En prévention des défauts de remboursement en cas d’invalidité, de perte d’autonomie ou de décès de l’emprunteur, les banques exigent une assurance de prêt lors de la souscription d’un crédit immobilier. Depuis quelques années, la loi autorise la délégation d’assurance aux atouts non négligeables. Et pourtant, d’après une enquête réalisée récemment par l’association des consommateurs UFC-Que Choisir, nombreux sont les emprunteurs qui ignorent l’intérêt de ce mécanisme.
Certaines informations importantes sont méconnues des usagers
Les emprunteurs ignorent ce qui se cache derrière les négociations de prêt
Afin d’obtenir l’offre la plus intéressante possible, de plus en plus de Français négocient certains points avec leur banquier avant la souscription d’un prêt immobilier. Le taux d’intérêt, la durée de l’emprunt, les frais d’entrée et de sortie ainsi que les garanties de l’assurance en font partie. Une certaine vigilance est cependant de mise pour ne pas se retrouver au final lésé :
- Certains frais peuvent ne pas être inclus dans le taux d’intérêt et même dans le taux annuel effectif global ou TAEG. Il s’agit souvent des garanties facultatives qui finalement vont augmenter le coût du crédit.
- Certains frais sont plus directs. D’autres sont plus masqués. Le calcul du taux doit intégrer l’ensemble de ces frais.
- Les banques peuvent réclamer des contreparties. Si auparavant, elles se sont contentées de la domiciliation des comptes, aujourd’hui, nombreuses sont celles qui prescrivent des contrats annexes. L’assurance habitation, la protection juridique et l’assurance vie en font partie. Bien souvent, ces contrats sont loin d’être compétitifs.
Les usagers méconnaissent le coût de l’assurance de prêt
En moyenne, l’assurance de prêt représente entre 20 et 40 % du coût total du crédit. Mais la plupart des emprunteurs n’ont pas connaissance de cette information pourtant des plus importantes. D’après l’enquête réalisée par UFC-Que Choisir, la raison de cette ignorance est simple. La première source d’information des Français en matière d’assurance emprunteur reste leur banquier. Cependant, ce dernier n’y voit aucun intérêt à s’attarder sur ce point. Et pourtant, en général, l’assurance qu’une banque propose coûte bien plus cher qu’une assurance individuelle souscrite auprès des acteurs alternatifs.
Les emprunteurs ne voient toujours pas l’intérêt de changer d’assurance emprunteur
Une méconnaissance de la délégation d’assurance
Malgré les nombreuses avancées législatives, bon nombre de Français continuent d’assurer leur crédit auprès de leur banquier. Pourtant, depuis une dizaine d’années, le marché de l’assurance emprunteur est ouvert à la concurrence. La loi accorde désormais la possibilité aux emprunteurs de recourir à la délégation d’assurance à la place de l’assurance de prêt de la banque. Ces derniers ont la liberté de changer d’assurance pour leur crédit sans être obligé de changer de banque. Par ailleurs, le choix d’un autre assureur est possible soit au moment de la souscription du contrat, soit un an après sa signature. Une résiliation annuelle est aussi autorisée.
D’après l’association des consommateurs, 35% des emprunteurs ignorent l’existence de cette possibilité. Ils sont également plus de 70 % à méconnaitre le moment opportun pour en faire la demande.
Une ignorance quant aux économies réalisables
La mise en place de la délégation d’assurance a pour objectif essentiel de faire jouer la concurrence. Selon les résultats de la même enquête, les emprunteurs qui se sont tournés vers d’autres assureurs en lieu et place de leurs banques ont en moyenne réalisé une économie de 4 400 euros.
Et pourtant, la majorité des emprunteurs sont dans l’ignorance quant aux économies qu’ils peuvent réaliser en choisissant l’assurance hors banque. Certes, là encore, ce manque de connaissance s’explique par l’insuffisance d’information de la part de la banque mais aussi probablement par l’indifférence des usagers.
Tous les emprunteurs doivent avoir conscience que la délégation d’assurance est un mécanisme qui renforce leur pouvoir.