Alors que certains osent espérer que la qualité de l’air se soit améliorée en France, d’autres préfèrent rester sur leur position initiale : nous sommes toujours loin du compte. En vérité, plusieurs politiques environnementales et de santé publique ont été mises en place pour pallier cette problématique. Cependant, il s’avère que certaines zones en France continuent de présenter des niveaux élevés de pollution atmosphérique. ZFE, voilà comment on appelle ces zones géographiques où certains véhicules polluants sont restreints, voire interdits d’accès, pour réduire la pollution de l’air. Focus sur ces mesures prises et leur efficience à l’égard de la nature.
Cette page est mise à jour fréquemment au fil des actualités. Les dernières news sont ajoutées en haut de page.
ZFE : une machine arrière suite à des difficultés d’application
Le gouvernement français a décidé de faire machine arrière concernant les zones à faibles émissions (ZFE), passant de 45 à seulement 2 ZFE en France ?
L’information n’est pas très claire, mais c’est ce que reproche l’anciennement ministre de l’environnement, Corinne Lepage au gouvernement dans un article diffusé sur AlterEco le 27 mars.
Cette décision intervient après des difficultés d’application. Il semble que seules les villes de Paris et Lyon maintiendront leurs restrictions sur les véhicules les plus polluants, tandis que les autres ZFE seraient suspendues.
ZFE : changement de planning et report
Au plus grand plaisir des conducteurs, certaines villes et pays commencent à faire marche arrière. A Londres la ville et ses citoyens sont de plus en plus divisés. La mesure va-t-elle tenir ?
A Bordeaux, Alain Anziani a modifié le calendrier. Il a reporté la date de mise en application car la mesure est trop impopulaire. Initialement prévu en 2025, il semble aujourd’hui fort probable que le projet soit reporté à 2030.
Les pneus polluent plus que les rejets de gaz ?
La protection de l’atmosphère a toujours été au cœur des préoccupations, mais jamais les pneus n’ont créé autant de débats. En effet, une étude réalisée par le laboratoire britannique Emissions Analytics a démontré que les conséquences environnementales des véhicules les plus polluants ne sont plus à prendre à la légère. Selon cette recherche, les émissions de particules fines dues à l’usure des pneus dépassent le niveau de pollution provenant des pots d’échappement des véhicules.
Ces dernières années, il y a eu de grosses évolutions sur les filtres à particules issus des gaz d’échappement. Le débat sur ce type de rejet serait-il dépassé ?
Des pics de pollution qui atteignent un niveau 2 000 fois supérieur. En effet, ces particules émanant des pneus contiennent des substances toxiques, dont certaines sont cancérigènes, et affectent la qualité de l’air, de l’eau et des sols.
Cependant, il n’existe, pour l’heure, aucune réglementation ni mesure de circulation au niveau national ou européen concernant les véhicules qui circulent émettant de particules fines issues de l’usure des pneus. Les Etats se concentrent sur la source d’énergie du véhicule. Des chercheurs appellent à une régulation rapide antipollution et efficace pour faire face à cette problématique. Leur objectif n’est pas d’entraver la conduite automobile ou de révolutionner les pneus. Ils visent plutôt à réduire les émissions toxiques en éliminant les pneus les plus polluants tout en maintenant la mobilité automobile. D’autres appellent à reconsidérer la règlementation actuelle qui se concentre sur le type de véhicule : thermique, électrique, hybride, hydrogène … et sa date de mise en circulation.
Le parc automobile en France n’a jamais été aussi vieux !
Selon une étude de Kantar Parc Auto 2023, le parc automobile français a considérablement « vieilli ». En 2022, l’âge moyen des véhicules légers détenus par les particuliers était de 9,8 ans, contre 6,1 ans en 1992, soit une augmentation de plus de 60% en 30 ans. Une tendance qui s’explique en grande partie par l’inflation et qui reflète une contrainte financière croissante au sein des conducteurs.
Par ailleurs, l’achat de véhicules neufs a continué de reculer en 2022 en raison de nombreux facteurs : guerre russo-ukrainienne, inflation à couper le souffle… Par conséquent, moins de 20% des individus prévoient de remplacer leur voiture d’ici fin 2025, avec seulement 3% prévoyant d’acheter une voiture neuve dans les six prochains mois.
Toutefois, malgré ce vieillissement, les véhicules diesel, les véhicules utilitaires et les camions continuent de perdre du terrain, ne représentant que 16% des nouvelles immatriculations, tandis que les énergies alternatives, telles que les hybrides et les électriques, gagnent en popularité. Les habitudes de déplacement évoluent également, avec une diminution de l’utilisation des voitures polluantes et une augmentation de l’utilisation de véhicules de transport alternatifs, comme le covoiturage et les transports en commun. En 2022, le taux de location de voitures a atteint 6%, tandis que 14% des automobilistes français ont pratiqué le covoiturage occasionnellement ou régulièrement.
Toutefois, il faut reconnaître que si les Français gardent leurs voitures plus longtemps, cela peut avoir un impact significatif sur la zone de circulation. Les véhicules utilitaires plus anciens sont moins fiables et plus coûteux à entretenir. La circulation restreinte peut entraîner des problèmes de déplacement pour ceux qui ont besoin de circuler dans les zones de circulation restreintes avec leur voiture polluante pour se rendre au travail.
Les ZFE à Londres : un échec profond
Alors que les zones à faibles émissions se développent ailleurs qu’en France, celles de Londres représentent un échec cuisant.
Sur les 2750 caméras ULEZ (Ultra Low Emission Zone) qui ont été déployées, 90% de celles du sud-est de la City ont été vandalisées. Le 28 août, des manifestants en gilets jaunes expriment leur refus de la mise en application de cette règlementation qui vise à taxer les véhicules non autorisés.
Les ZFE deviennent territoires de vigilance
Le gouvernement français cherche à apaiser les tensions concernant ces ZFE, critiquées depuis longtemps pour leur impopularité, leur difficulté de mise en place et surtout pour leur manque de compréhension.
Pour clarifier cette initiative, le gouvernement a annoncé une « évolution sémantique ». En plus des ZFE existantes, il va y avoir la mise en place des « territoires de vigilance ». Bien entendu, cette décision a suscité la controverse.
L’association Respire fait part de ses inquiétudes quant à la disparition potentielle des ZFE. Elle considère cette idée comme un abandon en ce qui concerne les dispositifs déjà établis. En substance, le gouvernement, par le biais de cette clarification, ne semble pas encourager l’instauration ou le renforcement de ces zones. Cette « précision sémantique » a été accueillie de manière mitigée par plusieurs observateurs du dossier ZFE. Le sénateur Philippe Tabarot, rapporteur d’une mission d’information sur les ZFE, juge ces éclaircissements « peu convaincants ».
Les 43 ZFE deviennent Territoires de vigilance
Pour ce faire, l’État va réorganiser les 43 anciennes ZFE en deux catégories distinctes.
- La première comprend les « territoires ZFE effectives » qui englobent cinq villes : Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen, Strasbourg. Ce sont plutôt celles qui continuent de dépasser régulièrement les seuils européens de qualité de l’air.
- Les 37 autres villes, en respectant les seuils réglementaires, seront désignées comme des « territoires de vigilance ». Elles n’auront pas d’obligation légale d’élargir leurs restrictions année après année si elles ne dépassent pas les seuils. Parmi elles, six villes ayant déjà mis en place des restrictions, mais revenant sous les seuils, ne seront plus contraintes de renforcer leurs mesures. Pour les 31 autres villes n’ayant pas encore mis en place de ZFE, une seule obligation sera mise en place : restreindre la circulation des véhicules immatriculés avant le 31 décembre 1996 et sans vignette Crit’Air pour 2025.
Voici la nouvelle carte partagée officiellement :
En outre, la Sdes estime qu’aujourd’hui, environ 5,7% des véhicules de la Métropole sont restreints en termes de circulation et de stationnement dans la ZFE de Lyon. Si les proportions du parc automobile ne changent pas, ces chiffres pourraient augmenter à 10,4 % d’ici 2024 (impliquant l’interdiction des véhicules particuliers et des deux-roues avec Crit’Air 4). Ils peuvent même atteindre les 27,3 % d’ici 2025, comportant l’interdiction des véhicules particuliers et des deux-roues avec Crit’Air 3.
ZFE : Des mesures pour lutter contre la pollution
La qualité de l’air en France varie en fonction des régions, des saisons et des facteurs météorologiques.
ZFE, qu’est-ce que c’est vraiment ?
Les polluants atmosphériques les plus coriaces sont les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone et le dioxyde de soufre. Les particules fines sont les plus préoccupantes. En effet, elles peuvent pénétrer agressivement dans les poumons et causer des problèmes respiratoires et cardiovasculaires ainsi que des maladies chroniques comme le cancer du poumon.
C’est de ce constat que sont nées les ZFE-m ou Zones à Faibles Émissions mobilité, une des mesures prises par le gouvernement français pour améliorer la qualité de l’air sur l’Hexagone. Cette mesure est mise en place dans certaines villes comme Grenoble, Lyon, Rouen, Reims, Nice, Toulouse… là où la qualité de l’air est radicalement mauvaise. Pour ce faire, le gouvernement a décidé que seuls les véhicules estimés moins polluants peuvent circuler. En cas de non-respect de ce règlement, une amende forfaitaire peut s’appliquer :
- 68 euros pour les voitures et les deux-roues,
- 135 pour les bus, les autocars et les poids-lourds.
ZFE : L’initiative est là, mais la défaillance aussi
11 métropoles se sont mobilisées dont le Grand Paris, Aix Marseille, Toulouse, Lyon, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Rouen, Saint-Étienne et Reims.
Mais à notre plus grande surprise, les contrôles automatisés des ZFE par vidéo-verbalisation ont pris du retard en France, ce qui a conséquemment entraîné des retards dans leur mise en place effective. Selon les déclarations d’Étienne Chaufour, directeur Île-de-France de l’association France Urbaine, les raisons de ce retard seraient liées à des problèmes de marché public et d’homologation.
Ces difficultés techniques pourraient être à l’origine de la décision du gouvernement de reporter la mise en place des contrôles automatisés des ZFE à 2024. Des difficultés qui se font sentir au niveau du fonctionnement du système en lui-même et surtout pour les conducteurs qui devront renouveler leur parc automobile.
ZFE : 11 métropoles concernées et bien plus en 2025
La promotion de transports plus propres permet de limiter la pollution atmosphérique. Si actuellement 11 grandes villes et métropoles sont concernées, à l’avenir d’autres zones seront activées. En effet, en 2025, de nouvelles zones à faibles émissions mobilités sont envisagées.
Un total de 43 zones cohabiteraient alors en France. On parle de 32 agglomérations que l’on voit sur la carte ci-dessous.
Les 32 villes suivantes sont sur la sellette :
Annemasse, Annecy, Amiens, Caen, Bordeaux, Bayonne, Clermont-Ferrand, Chambéry, Lille, Valenciennes, Douai-Lens, Béthune, Dunkerque, Le Havre, Brest,Le Mans, Saint-Nazaire, Nantes, Angers, Tours, Orléans, Metz, Nancy, Mulhouse, Dijon, Limoges, Pau, Nîmes, Avignon, Toulon, Rennes et Perpignan.
ZFE et vignette Crit’Air : Alerte pour les conducteurs
Les automobilistes doivent coller sur le pare brise la pastille leur donnant l’autorisation de circuler dans les zones restreintes. Regardons où acheter une vignette et comment. Ceux qui bénéficient de la vignette verte ou dans la bonne catégorie pourront circuler librement.
Une demande de dérogation peut se faire en préfecture de police.
Trop peu de véhicules Crit’Air 1
- Selon la classification Crit’air, les véhicules gaz et les hybrides rechargeables sont estimés moins polluants. Ces dernières bénéficient de la vignette Crit’air 1.
- Les voitures électriques et hydrogènes, quant à elles, bénéficient d’une Crit’air E, c’est-à-dire zéro-émissions.
Cependant, les chiffres sont plutôt alarmants : rien que 1% des véhicules circulant en France disposent de la vignette Crit’air 1. C’est pour cela que certaines régions ont décidé de revoir leur règlement.
Tout savoir sur cette vignette crit’air et son obtention.
ZFE Des règles différentes selon la zone géographique
Toutes les zones ne sont pas logées à la même enseigne.
- Dans la Métropole de Lyon, le projet initial de ZFE prévoyait que seuls les véhicules ayant au pire une vignette Crit’air 1 pourraient circuler dans la ZFE en 2026.
- Dans le Grand Paris, l’interdiction des vignettes Crit’air 2 entrera en vigueur dès le 1er janvier 2024, tandis que les véhicules avec des vignettes Crit’air 1 seront interdits à partir de 2030. Au départ, les ZFE visaient principalement les véhicules Crit’air 4 et 5, voire 3.
- Dans les métropoles d’Aix-Marseille, de Toulon et de Montpellier, seuls les véhicules Crit’air 5 et non classés seront interdits de circulation dans la zone à faibles émissions.
ZFE : Il faudra s’armer de courage
Malgré une amélioration de la qualité de l’air en Île-de-France au cours de la dernière décennie, les niveaux de pollution restent encore trop élevés et sont associés à un nombre important de décès prématurés chaque année. Un article scientifique publié en 2022 a montré que le respect des seuils de qualité de l’air fixés par l’OMS pourrait permettre d’éviter 7 920 décès prématurés en Île-de-France. Cela montre l’importance de poursuivre les efforts pour réduire les émissions de polluants atmosphériques, y compris celles émises par les véhicules.
On peut aussi de demander si cette mesure, qui au final va priver une immense partie des Français de leur automobile est vraiment adaptée à la situation. Tout le monde n’aura pas les moyens de changer de voiture. Comment vont faire les gens pour travailler, se déplacer et vivre normalement ?