« Intenable », voilà comment les professionnels trouvent la situation dans laquelle ils se trouvent face au comportement déplacé des « poseurs de lapins ». Des mouvements se sont fait entendre, les voix se sont élevées pour contre-attaquer ce manque de respect normalisé qui grignote le chiffre d’affaires des restaurants, des hôtels et des salons de beauté. Le pire, c’est que cela n’a rien d’un phénomène nouveau. Mais ils ne vont plus se laisser faire, un rendez-vous non honoré sera désormais à payer.
No Show : Ils réservent des tables ou des services et ne viennent pas
Le principe de la réservation d’hôtel et de la prise de rendez-vous chez un artisan, c’est d’offrir aux clients la tranquillité d’esprit dont ils ont besoin pendant leurs vacances ou les séjours en amoureux. Malheureusement, le respect n’est pas une valeur commune à tout le monde, au point que poser des lapins est devenu normal pour bien de personnes.
Beaucoup réservent des semaines, voire des mois à l’avance, mais finissent par ne pas venir sans pour autant avoir la décence de prévenir les professionnels du changement de programme. Résultat : la table ou la chambre est réservé, mais elle est inoccupée le jour J, et pour cela, les seules victimes sont les enseignes, les commerçants.
Et on ne peut pas dire que ces dernières années les ont épargnés : confinement, hausse du tarif de l’énergie, les impôts en constante augmentation, l’arnaque du faux terminal de paiement …. Si en plus, les pseudo clients s’y mettent, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. D’autant plus que, certes parfois oublier ou avoir un empêchement de dernière minute arrive, mais dans certains cas, les fausses réservations viennent de concurrents ou encore de personnes sans scrupules …
No-Show : lutter contre ce fléau qui met en péril des commerces
« Ces dernières années, on a eu des gens qui réservaient dans notre établissement, mais aussi dans trois ou quatre autres du même genre, et qui choisissent le soir même où ils vont manger », se plaint Guillaume Weil, restaurateur à Montpellier. Cependant, celui-ci est loin d’être stupide, il a mis en place le système d’empreinte bancaire pour savoir ce que le client fait. « Les clients doivent entrer leurs coordonnées bancaires lorsqu’ils réservent en ligne. On utilise pour ça un site qui s’appelle Zenchef et qui nous indique si la personne a déjà fait un no-show dans d’autres établissements utilisateurs », explique-t-il.
Ce qui aiguise le plus la fureur des professionnels, c’est ceux qui ne prennent même pas le temps d’appeler pour annuler le rendez-vous. C’est pourtant la moindre des choses si une personne a des imprévus et ne peut pas se présenter. C’est fini, les professionnels ont décidé de bouger et de se serrer les coudes pour que leur initiative ne soit pas vaine.
Empreinte bancaire, de plus en plus de professionnels convaincus
Beaucoup ne sont pas d’accord quant à l’idée de mettre en place l’empreinte bancaire en guise de garantie.
Pourtant ce principe de rendez-vous non honoré touche de plus en plus de secteurs :
- restaurant,
- hôtellerie,
- salons de coiffure
- salon d’esthétique, massage,
- rendez-vous chez le médecin ou un personnel soignant ….
Tout ce qui nécessite de prendre un rendez-vous est concerné. C’est quand même fou que les consommateurs ne comprennent pas qu’un rendez-vous c’est du temps qui leur est consacré et qui ne peut-être donné à quelqu’un d’autre. Il s’agit donc d’une perte sèche de revenus.
Avec l’internet qui est devenu une porte ouverte aux pirateries, bien des gens sont sceptiques à l’idée de communiquer leurs données personnelles (nom, prénom, numéro de téléphone et empreinte de la carte de paiement) pour un rendez-vous . « Je trouve ça incroyable. Je pense que ça laisse des informations au restaurateur qu’il ne devrait pas avoir. Ça me met mal à l’aise », confie un passant.
Cependant, la confiance n’est plus au rendez-vous et si le mal arrive, il n’y a que les enseignes qui sont perdantes. La seule solution est donc l’empreinte bancaire, du moins pour conscientiser ces personnes malpolies qui ne pensent qu’à elles.
D’ailleurs, beaucoup sont du même avis. « Je pense qu’ils ont raison de la faire. Quand on achète des produits frais, de qualité et qu’on prépare tôt le matin (le repas du midi) on trouve ça ahurissant d’avoir des gens qui ne prennent pas la peine d’appeler pour s’excuser. Chaque semaine, on peut perdre entre 10 et 15 couverts à cause de ça, à raison d’une cinquantaine d’euros chacun. Il y a aussi de la nourriture qui se perd parfois », soutient Sébastien Perrier, un restaurateur.
Sinon, il n’y a plus qu’à s’habituer à appeler systématiquement les clients la veille ou quelques heures à l’avance pour leur demander de confirmer leur venue. À défaut, les professionnels risquent de voir leur chiffre d’affaires couler chaque fois, d’autant plus en ces périodes de vacances.