L’écosystème des fintechs françaises est en constante évolution et les derniers chiffres sont révélateurs de cette dynamique. Au cours des neuf premiers mois de l’année en cours, les start-ups financières ont connu une réduction significative des montants levés, enregistrant une baisse de 66% par rapport à l’année précédente. Cette tendance a incité de nombreuses fintechs à explorer de nouvelles sources de financement, y compris l’emprunt.
Malgré ces défis, l’ensemble du panorama des fintechs en France continue d’afficher une résilience impressionnante, ouvrant la voie à une croissance durable et à l’innovation dans le secteur.
Panorama Fintech : tendances et enjeux actuels
L’analyse des données utilisées pour créer cette vue d’ensemble révèle des tendances particulièrement intéressantes dans le secteur.
- Une croissance significative de segments tels que le web3, l’assurtech et la finance à impact.
- Une multiplication des plateformes d’investissement proposant une gamme de sous-jacents de plus en plus diversifiés et accessibles au grand public.
- L’ascension de l’Intelligence Artificielle au sein des entreprises fintech.
- Une augmentation de la proportion de modèles économiques basés sur des revenus récurrents, des services en tant que logiciels (SaaS) et des abonnements.
- Le développement d’offres spécifiquement conçues pour les TPE/PME et les fonds d’investissement.
- Une tendance émergente vers la plateformisation des services B2B.
Le secteur des fintechs en France ne cesse d’évoluer malgré que la moitié de ces entreprises aient été créées il y a moins de 5 ans. En 2023, 53% d’entre elles génèrent un chiffre d’affaires dépassant le seuil du million d’euros, une augmentation significative par rapport à 2022, où seulement 36% avaient atteint ce seuil. Leurs chiffres d’affaires continuent de croître de manière constante, avec une progression notable par rapport à l’année précédente (+23% en 2022).
Une autre tendance positive est la rentabilité croissante de ces entreprises. En 2023, plus d’un tiers d’entre elles ont déjà atteint leur seuil de rentabilité, comparé à 28% en 2022. Plus de 30% d’entre elles ont désormais des opérations internationales, soulignant ainsi leur capacité à se positionner sur le marché mondial.
Malgré certains projets différés ou abandonnés en raison de la crise du financement, les fintechs maintiennent leurs investissements. La croissance en termes de ressources humaines est plus modérée, avec une augmentation de 28% en 2023, comparée à des hausses plus marquées de 48% en 2022 et de 69% en 2021. Cependant, cette progression porte désormais à plus de 50 000 le nombre d’emplois créés en France par ces entreprises.
Parallèlement, les fintechs investissent également dans des acquisitions d’entreprises, contribuant ainsi à la consolidation du marché. En 2023, les opérations de fusion-acquisition concernent dans 56 % des cas des transactions entre fintechs. Il est intéressant de noter que les fintechs françaises sont de plus en plus actives dans l’acquisition de leurs homologues étrangères.
Les défis actuels des sartup de la Fintech
Toutefois, l’écosystème fait face à des défis importants. Les financements ont connu une forte pression à la baisse, avec une baisse de 66% par rapport à 2022. Une tendance notable est l’augmentation de l’utilisation de la dette par les start-ups, qui représente désormais 44% des fonds propres, en hausse par rapport à 37% en 2021. De plus, 83% de ces entreprises ont recours à l’endettement, avec une médiane de 703 000 euros. Les opérations de rachat d’entreprise (LBO) continuent de croître, représentant 30% des sorties des start-ups françaises depuis 2021. Malgré cette pression, il y a eu une contraction significative des valorisations, avec une baisse de 25% entre 2022 et 2021. Néanmoins, la fintech demeure le troisième secteur le plus valorisé, avec une valorisation dépassant quatre fois le chiffre d’affaires, se classant derrière les secteurs du logiciel et de la santé. La fintech française résiste malgré une baisse des financements. Elle reste un leader en Europe, représentant le plus grand nombre de licornes et une part significative des entreprises du Next 40. De plus, les fintechs françaises se démarquent dans l’indice européen LETS, avec 9 sur 135 scale-up, représentant 6,6% du total et 19% des start-ups françaises.
Qui plus est, la grande famille de France Fintech s’agrandit. Ses 300 entreprises leaders du secteur ont accueilli 8 nouveaux membres la semaine dernière, dont Pixpay, une solution bancaire pour adolescents, et Wallester, une entreprise proposant des solutions financières avancées et innovantes dans l’EEE (Espace Économique Européen).