Depuis le mois d’août 2023, l’inflation en France est repartie à la hausse. En cette rentrée difficile, notamment pour les Français les plus modestes, la lutte contre cette flambée des prix ne constitue aucunement une priorité pour certains acteurs. Explications.
Inflation : des lobbies favorables à la hausse des prix
Tout le monde ne partage pas l’idée de lutter contre l’explosion des prix.
Ces propos sont ceux de Michel Edouard Leclerc qui a l’habitude de ne pas mâcher ses mots et de dire haut ce que beaucoup pensent tout bas. Invité sur CNews/Europe 1, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc dévoile le non-dit de tout ce débat :
- L’inflation est dans l’intérêt de certaines personnes,
- La flambée des prix n’est pas simplement un poison. Il s’agit aussi d’un impôt pour les Français,
- Une communauté financière en possession d’actions d’entreprises a besoin de cette hausse généralisée des prix et va même jusqu’à la vouloir. Pour ces acteurs, cette situation donne l’illusion d’une augmentation de chiffre d’affaires,
- Beaucoup d’économistes et groupes de pression entretiennent et souhaitent l’inflation.
Pour le dirigeant d’entreprises, la lutte contre la hausse des prix n’est pas qu’un combat entre industriels et distributeurs, entre le gouvernement et le parlement. Il s’agit d’un problème politique qui devrait devenir une véritable priorité nationale.
L’inflation en France est aujourd’hui l’une des plus fortes d’Europe
Depuis un an, les annonces officielles parlent d’une inflation française qui devrait durablement baisser.
Cette dernière est cependant repartie à la hausse depuis le mois d’août dernier. Les chiffres présentés par l’économiste et président du cabinet ACDEFI Marc Touati dans Capital parlent d’eux-mêmes :
- Le mois dernier, les prix à la consommation ont connu une augmentation de 1% sur un mois et 4,8% sur un an (contre 4,3% en juillet) selon les normes Insee.
- Selon les normes européennes harmonisées, l’explosion des prix à la consommation est bien plus forte : +1,1% sur un mois et +5,7% sur un an.
Désormais, l’inflation en France est supérieure à celle de la zone euro qui s’est stabilisée à 5,3%. Cette flambée des prix figure même parmi les plus élevées d’Europe.
L’inflation française devrait encore augmenter en septembre
En Hexagone, l’inflation devrait encore rebondir à en croire les données chiffrées présentées par Marc Touati dans Capital :
- Etant donné que les prix à la consommation en France ont connu un recul de 0,6% en septembre 2022 et qu’ils devraient connaître une augmentation d’environ 0,2% en septembre 2023, la hausse des prix devrait frôler les 5,6% selon les normes Insee et avoisiner les 6,4% selon les normes européennes,
- Alors que l’inflation allemande est encore plus soutenue en août dernier avec un niveau de 6,4%, cette supériorité devrait disparaître à partir de ce mois de septembre puisque la hausse des prix en Allemagne devrait friser les 6,2%.
Pour l’économiste, ce nouveau rebondissement est le résultat des effets des boucliers tarifaires et autres stratagèmes utilisés outrageusement pour masquer l’inflation galopante depuis plus d’un an. D’autres éléments vont également entraîner la hausse sur les prix sur le marché français pour ne citer que la dépréciation de l’euro et la hausse des cours des matières premières à l’international.
De son côté, Bruno Le Maire a affirmé dimanche dernier sur BFMTV vouloir accélérer la lutte contre l’inflation. Cependant, ses trois propositions, annoncées quelques jours auparavant et destinées à casser la spirale des prix en rayon d’une manière définitive, semblent fades par rapport à ces précédentes explications. Le ministre de l’Economie a notamment parlé de la baisse ou du blocage des prix sur 5000 produits ainsi que des négociations commerciales entre industriels et distributeurs.