Le monde automobile fait face à des bouleversements majeurs, mais les Français semblent encore naviguer dans un brouillard d’incertitudes. Une récente étude de l’Observatoire Cetelem révèle un étonnant constat : un Français sur deux ignore que la vente de voitures thermiques sera interdite d’ici 2035.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec seulement 53 % de conscients de cette mesure cruciale, bien que les automobilistes hexagonaux soient légèrement mieux informés que leurs homologues étrangers en moyenne.
Industrie automobile : Un manque d’information sur les évolutions majeures
L’étude, dévoilée mardi dernier, pointe du doigt un manque de clarté généralisé parmi les automobilistes français, et même au-delà de nos frontières. Si l’Union européenne a entériné la fin de la vente de voitures thermiques en 2035 en mars dernier, les résultats montrent que la France se situe dans la fourchette haute, avec 49 % de connaissance de cette réglementation au niveau international. Une situation qui s’explique en partie par le lobbying intense des constructeurs dans certains pays européens, selon l’Observatoire Cetelem.
L’étude met également en lumière le fait que 6/10 personnes considèrent l’achat d’une voiture comme une tâche complexe. Les Français se distinguent en tant que nation particulièrement sceptique vis-à-vis de la voiture électrique, malgré cette future interdiction.
En dépit de ces chiffres relativement élevés en comparaison mondiale, les Français restent en deçà de leurs voisins.
- Les Allemands sont en tête avec 66 % de citoyens informés,
- suivis de près par les Britanniques (62 %)
- et les Espagnols (62 %).
Le manque d’information s’avère être un obstacle majeur. Ce flou est particulièrement ressenti au Japon et en Norvège, suggérant un besoin critique d’éducation et de communication sur les nouvelles réglementations. En revanche, les Italiens, les Chinois, et les Espagnols estiment être bien informés sur ces questions.
Les inquiétudes liées à la production d’électricité sont également préoccupantes, en particulier en France, où les risques de coupures et l’augmentation des prix suscitent des doutes quant à la viabilité de la voiture électrique. Ce scepticisme n’est pas limité aux frontières françaises, puisque 62% des Européens doutent que la production d’électricité soit suffisante pour répondre aux besoins croissants des voitures électriques.
En outre, le prix d’achat reste un obstacle majeur pour un peu plus d’un Européen sur deux, soulignant l’écart persistant entre les voitures à essence et les voitures électriques. Cette barrière économique pourrait bénéficier aux modèles chinois, réputés offrir un meilleur rapport qualité-prix par rapport aux modèles européens.
Même chose pour les ZFE
Le manque de clarté s’étend également aux zones à faibles émissions (ZFE), ces espaces urbains restreints aux véhicules les moins polluants.
L’étude montre que si 77 % des Français sont conscients de leur existence, seulement 48 % savent précisément de quoi il s’agit. La France se classe néanmoins parmi les mieux informées au niveau mondial, avec un nombre élevé d’automobilistes connaissant précisément les ZFE, tout comme l’Allemagne, la Belgique, et l’Italie.
Les métropoles françaises ont mis en place jusqu’ici 11 zones à faibles émissions, dont Paris, Lyon, Marseille et Strasbourg. Cependant, seuls six Français sur dix (59 %) sont au courant de la présence de ces ZFE dans l’Hexagone. Cette méconnaissance peut être source de scepticisme, selon Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem, qui souligne l’impact de l’augmentation des prix de l’électricité après la guerre en Ukraine sur l’opinion publique. Les gens se demandent maintenant si le passage à la voiture électrique est vraiment une bonne idée.
Dans ce « brouillard », comme l’appelle l’étude, se mêle également le doute suscité par l’augmentation des prix de l’électricité. Les automobilistes se posent des questions sur la viabilité de la voiture électrique, alors que son adoption est cruciale pour lutter contre le réchauffement climatique. L’étude de l’Observatoire Cetelem souligne le scepticisme croissant des automobilistes, mettant en lumière une attente prudente face à ces changements radicaux.