C’est la concrétisation d’une promesse d’Emmanuel Macron : la possibilité de conduire une voiture électrique pour 100 euros par mois, sans avoir à débourser le moindre apport initial. Cette vision ambitieuse est sur le point de devenir réalité avec ce que certains appellent le leasing social en France.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a récemment levé le voile sur cette initiative qui promet de révolutionner l’accès des ménages les moins fortunés à des véhicules électriques à faible empreinte carbone.
À qui s’adresse cette mesure ? Comment en profiter ? Quels sont les risques ? Faisons le point sur ce nouveau dispositif.
1500€ d’amende pour ceux qui prêtent leur voiture !
Une amende de 1 500 euros est imposée à ceux qui sous-louent leur voiture bénéficiant du leasing social. C’est la mauvaise surprise pour les nouveaux acquéreurs.
Cette mesure vise à dissuader l’utilisation lucrative du dispositif et à préserver son intention première d’aider les ménages modestes. Prêter sa voiture à un tiers est autorisé, sous certaines conditions, mais tout non-respect peut entraîner des conséquences financières sévères.
Le leasing social compensé par cette nouvelle aide
Parallèlement à la suppression du leasing social annoncé le 15/02/2024, l’aide au leasing classique pour les véhicules électriques d’occasion devient plus généreuse :
- Le plafond passe de 5 000 à 6 000 euros, soit une augmentation de l’aide de 1 000 euros,
- Les véhicules concernés sont ceux âgés de 12 à 42 mois,
- Les véhicules rétrofités sont également acceptés,
- Les conditions d’éligibilité sont les mêmes que celles du leasing social.
En sachant qu’il faut faire attention aux véhicules électriques d’occasion. Les batteries peuvent poser problème et en cas d’accident certaines réparation coûtent bien plus cher que pour une voiture classique. Donc les propriétaires veulent s’en séparer.
Avant de profiter de cette nouvelle aide boostée, réfléchissez à deux fois et renseignez-vous bien !
Fin du leasing social pour 2024
La fin du leasing social, a été annoncée le 15 février 2024. Elle est due à son succès avec des résultats époustouflants, dépassant largement les attentes.
En effet, on compte à ce jour plus de 50 000 véhicules électriques commandés, ce qui dépasse incroyablement le quota initial de 20 000 à 25 000. L’édition 2024 prend donc fin. Dès lors, la règle du « premier arrivé, premier servi » a été suivie dans l’attribution des véhicules.
Ce que le leasing à 100 euros coûte vraiment aux contribuables
Avec un financement jusqu’à 13 000 euros par véhicule pris en charge par l’État, les futurs locataires peuvent réserver des modèles comme la Renault Twingo électrique à 40 euros par mois. Le coût réel est donc bien supérieur au prix de location. Cela va donc de nouveau amplifier la dette de l’Etat et donc celle des Français.
Cependant, cette initiative, visant à démocratiser les voitures électriques, implique un engagement sur 3 ans avec des coûts d’assurance à la charge du bénéficiaire.
Alors que le gouvernement vise 50 000 bénéficiaires d’ici 2025, le coût substantiel supporté par l’État soulève des questions sur l’impact sur la dette publique, incitant les Français à faire la transition vers la voiture électrique dans un contexte de pressions fiscales et d’inflation.
Lancement officiel du leasing social sur X par Emmanuel Macron
C’est officiel, le Président Macron a annoncé hier 14 décembre 2023 le lancement du leasing social sur son compte Twitter, proposant une location mensuelle de voitures électriques à 100 euros.
Pour être éligible, il faut :
- être majeur,
- avoir un revenu fiscal de référence par part inférieur à 15 400 euros,
- habiter à plus de 15 km du lieu de travail,
- parcourir plus de 8 000 km par an pour des activités professionnelles.
Ce dispositif s’étendra en 2024 aux Français au revenu modeste, dans la limite des stocks disponibles.
Voici ce qu’il prévoyait initialement … certaines conditions ont changé depuis les débuts du projet.
Leasing social : pour qui et quelles sont les conditions ?
L’une des caractéristiques les plus attrayantes du « leasing social » est son accessibilité. Cette initiative est spécialement conçue pour les ménages les plus modestes. Le leasing social vise à élargir l’accès aux voitures électriques, traditionnellement considérées comme coûteuses, pour 50% des Français les moins favorisés. Le dispositif s’adresse à ceux dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 14 090€. Un véritable coup de pouce pour ceux qui ont, depuis des années, envisagé la transition vers une mobilité plus durable, mais dont les finances les freinaient.
Le leasing social, prévu pour démarrer en novembre de cette année, offre la possibilité de préréserver des voitures électriques à partir de ce mois. Les premières livraisons sont attendues au début de 2024. L’une de ses caractéristiques clés est l’absence d’apport initial. Contrairement aux offres de location traditionnelles, où le premier loyer peut atteindre plusieurs milliers d’euros, le gouvernement prend en charge ce montant. Il en résulte ainsi un accès plus aisé pour ceux qui souhaitent embrasser la révolution électrique sans devoir vider leur compte en banque.
Pour l’heure, trois modèles ont été annoncés comme les premiers participants au leasing social :
- la Fiat 500 électrique,
- la Renault Twingo E-Tech,
- et la Citroën ë-C3.
Il est à noter que ces véhicules électriques ont été minutieusement sélectionnés, en partie en fonction de leur empreinte carbone réduite. Une démarche en ligne devrait permettre aux candidats de faire leur choix parmi ces options, bien que d’autres modèles puissent potentiellement être proposés à l’avenir.
Le bonus écologique : une incitation supplémentaire
Le gouvernement s’engage à soutenir ce programme avec une subvention étatique de 13 000€ par véhicule, bonus écologique inclus. Cette aide supplémentaire est destinée à faciliter l’accès aux voitures électriques pour les ménages les plus modestes. Cependant, force est de noter que l’assurance n’est pas incluse dans cette offre. Ce qui pourrait, entre autres, augmenter le coût mensuel.
La perte de la propriété de son automobile
Bien que le leasing social présente de nombreux avantages, il est essentiel de considérer les risques potentiels auxquels les bénéficiaires pourraient être confrontés. L’un des principaux inconvénients est que « les locataires ne deviendront pas propriétaires de leur véhicule ». Au lieu de cela, ils seront plutôt liés à un contrat de location à longue durée (LLD) ou à une location avec option d’achat (LOA). Cette situation signifie que les bénéficiaires sont contraints de financer leur voiture tous les mois, sans pour autant en devenir propriétaires, à moins de l’acheter à la fin du contrat. Un autre risque à prendre est que les mensualités augmentent ultérieurement. Pour l’heure, le prix est fixé à 100 euros par mois, mais personne n’a dit qu’il le sera pour toujours. Ce qui pourrait rendre le programme moins attractif sur le long terme.
Toutefois, l’initiative est là. D’un point de vue général, cela pourrait être pris comme un coup de pouce spécial pour les ménages en situation de précarité, mais il y a de quoi faire réfléchir à deux fois avant de signer quoi que ce soit.
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