Les propriétaires de voitures électriques en France s’apprêtent à faire face à une nouvelle réalité financière dès le 1er janvier 2024. La fin de l’exonération de la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA) pourrait entraîner une flambée des prix de l’assurance automobile pour ces véhicules écologiques. Autre coup dur, la conjoncture de hausses tarifaires généralisées laisse planer un nuage sombre au-dessus de la voiture électrique. Des défis potentiels qui vont accueillir les Français à bras ouverts dans quelques mois.
Voitures électriques : +25% sur l’assurance au tiers
L’année 2023 marquera la fin d’une exonération fiscale spéciale destinée à encourager l’adoption de véhicules électriques.
La Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA) avait permis aux propriétaires de véhicules électriques, dont le certificat d’immatriculation a été émis à partir du 1er janvier 2021, de réaliser des économies significatives sur leurs primes d’assurance. Cette exonération avait allégé les charges des conducteurs de voitures électriques, réduisant les coûts d’assurance de 15% pour les assurances tous risques et jusqu’à 25% pour les assurances au tiers. Il s’agissait d’une bouffée d’air frais pour les automobilistes soucieux de l’environnement, équivalant à une baisse de « 33% sur la garantie responsabilité civile et de 18% sur les garanties dommages », comme l’explique Assurland.
Cependant, alors que la date butoir se rapproche, aucune proposition d’amendement visant à prolonger cette exonération n’a été déposée par les députés ou le gouvernement. Le dernier espoir réside dans un amendement au Projet de loi de finances pour 2024, qui, pour le moment, ne prévoit pas de reconduire cette mesure. Cette éventualité inquiète les propriétaires de voitures électriques. Si cette exonération disparaît, cela pourrait asséner un nouveau coup dur au marché de la voiture électrique en France.
Avec une année 2023 déjà florissante pour les ventes de voitures électriques, les mesures envisagées pour 2024 ne laissent rien présager de bon. Le tant attendu « voiture électrique à 100 euros par mois » tarde à devenir réalité, tandis que le gouvernement a annoncé une refonte complète du bonus écologique. Si le montant de ce bonus devait augmenter, les véhicules éligibles devraient être beaucoup moins nombreux, laissant de côté les véhicules fabriqués en Chine, qui sont souvent les plus accessibles sur le marché.
Voiture électrique : est-ce un bon choix ?
Jusqu’à présent, le coût de l’assurance automobile était un argument en faveur de l’électrique.
Une étude du comparateur Assurland révélait que le coût moyen de l’assurance d’un véhicule électrique en 2023 s’élevait à 563 euros, comparé à 645 euros pour un équivalent essence. Cependant, si l’exonération TSCA disparaît comme prévu, le coût de l’assurance des voitures électriques pourrait égaler, voire dépasser, celui des modèles à essence. Une évolution qui risque de peser lourdement sur les finances des propriétaires de voitures électriques, créant une incertitude quant à la viabilité financière de ces véhicules plus respectueux de l’environnement.
La fin de l’exonération TSCA s’ajoute à une série de mesures qui ne favorisent pas l’adoption de la voiture électrique en France. Outre la hausse potentielle des prix de l’assurance, les propriétaires de voitures électriques devront également faire face à une période d’inflation générale, avec des révisions tarifaires prévues à la hausse pour 2023. Cette situation pourrait également avoir un impact sur la consommation électrique, en particulier pour les utilisateurs du compteur intelligent Linky, qui devront surveiller attentivement leurs coûts énergétiques en hiver.
La fin de l’exonération TSCA constitue un tournant crucial pour les propriétaires de voitures électriques en France. Avec des coûts d’assurance en hausse et des incitations à l’achat moins favorables, les défis se multiplient pour les automobilistes engagés dans la transition vers la mobilité électrique. Il reste à voir si des solutions seront proposées pour atténuer l’impact financier sur les propriétaires, ou si ces derniers devront ajuster leur budget pour faire face à cette nouvelle réalité.