Au 1er janvier 2025, les grandes villes françaises auront toutes adopté des restrictions fortes sur les véhicules pouvant y circuler. Focus sur cette réglementation peu connue, et qui pourrait pourtant changer fortement nos habitudes routières !
Des ZFE aux vignettes Crit’Air : décryptage
Commençons par une présentation du contexte dans lequel s’inscrit cette potentielle révolution de nos habitudes automobiles.
Rappel sur les ZFE-m (Zones à Faible Émission mobilité)
Dans une démarche (tout à fait louable, sur le fond) de protection de l’environnement, de limitation des émissions de gaz à effet de serre et d’amélioration de la qualité de l’air des villes (limitation des particules fines…), l’État a décidé de créer les ZFE. Dans ces zones, c’est simple, on ne pourra plus polluer ou plutôt rouler avec des automobiles trop polluantes dans ces zones.
L’objectif est d’ailleurs clairement affiché par le gouvernement, il s’agit de limiter la circulation des véhicules les plus polluants !
Quelles villes sont concernées par les ZFE ?
Dès aujourd’hui, 9 agglomérations sont déjà concernées par l’instauration d’une ZFE : le Grand Paris, Grenoble, Lyon, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Reims et Saint-Etienne. Indiquons par ailleurs que les villes dont les seuils de concentration de polluants atmosphériques sont supérieurs aux valeurs limites devront également être dotées d’une ZFE.
Ce n’est pas tout ! D’ici fin 2024, la loi Climat et Résilience impose la mise en place de ZFE-m dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants. Cela concerne les 33 premières villes françaises.
Les vignettes Crit’Air à l’assaut de la pollution atmosphérique !
Mais alors, quels véhicules seront autorisés à rouler dans les ZFE ?
Tous les véhicules sont dotés d’un certificat de qualité de l’air (également appelé vignette Crit’Air) dont les scores vont de E (ou 0) à 6. La vignette Crit’Air 0 correspond au véhicule le moins polluant et la vignette Crit’Air 6 au plus polluant.
Début 2025, seules les voitures dont les vignettes sont Crit’Air 1 et Crit’Air 2 pourront pénétrer dans une zone à faible émission !
40% du parc automobile français serait concerné !
Les ventes de voitures électriques montent en flèche, mais elles ne représentent encore qu’une minorité des véhicules immatriculés en France.
Nous avons réalisé nos propres calculs, sur base des statistiques les plus récentes de l’INSEE. En prenant en compte la densité de population dans les 33 principales villes françaises et la répartition du parc automobile selon les vignettes Crit’Air, on s’aperçoit que plus de 40% des Français seront concernés par une mesure d’interdiction.
Ensuite, dire qu’une voiture électrique ne pollue pas … est faux. Elle pollue différemment, car la production d’électricité, des batteries, leur recyclage … nécessitent d’autres composants qui eux polluent autrement. Cette volonté des gouvernements européens à vouloir passer de force au tout électrique n’est pas forcément une bonne idée. Cela ressemble plus à du lobby. Maintenir une diversité des carburants, éduquer les citoyens à se déplacer autrement ou à anticiper, promouvoir et développer d’autres sources comme l’hydrogène peuvent en revanche être positifs.
Les ZFE en 2025 : vers un nouveau mouvement des Gilets Jaunes ?
Quelles pourraient alors être les conséquences de cette décision du gouvernement ?
Une insuffisante adaptation des automobiles françaises…
Pour bien comprendre l’impact des ZFE, il faut s’intéresser au parc automobile français. Ce dernier se compose de plus de 38 millions de véhicules particuliers. Parmi ces véhicules, 23 millions ont des vignettes E, 1 et 2 (60% du parc automobile) et plus de 14 millions ont une vignette 3 à 5 (40%).
Le nombre de véhicules en catégorie Crit’Air 1 est passé de 1,1 millions en 2011 à 9,5 millions en 2021, soit une progression impressionnante. Mais cette progression n’est que de 1 million de véhicules par an environ. Début 2025, il restera bien plus de 10 millions de véhicules particuliers pénalisés par la nouvelle réglementation.
… qui risque de bloquer l’économie ou créer une fronde sociale !
Un autre aspect de la loi Climat et Résilience concerne la facilitation de prêts permettant d’acheter un véhicule électrique. C’est une démarche à saluer, toutefois la majorité des français ne sont pas en mesure d’allouer 100€ par mois (comme le proposait le président Macron dans son programme électoral) pour l’achat d’un nouveau véhicule. Surtout que cette auto électrique à 100€ par mois n’a pas vu le jour pour les particuliers.
Le désinvestissement dans les transports communs n’aide pas non plus. Les français impactés par une restriction de déplacement en voiture, due à la mise en place des ZFE, pourraient alors se retrouver sans solution pour se rendre au travail. Perspective peu réjouissante : l’apparition d’un nouveau mouvement des Gilets Jaunes, pour cause de mauvaise planification du système concocté par le gouvernement.
Toutefois, il reste un espoir : celui d’une baisse rapide des prix de vente des véhicules électriques. Le PDG de Ford a récemment annoncé : « Je pense que notre industrie se dirige vers une énorme guerre des prix. ». Dans ce contexte, le plan du gouvernement d’accélérer fortement le passage du parc automobile vers le “tout électrique” ne semble plus complètement de l’ordre du rêve !
Un crédit vous engage et il doit être remboursé. Avant de vous engager, vérifiez votre capacité de remboursement.
Et sinon au niveau de la logistique des stations de rechargement? Quelqu’un a-t-il fait le calcul temps de charge/autonomie/nb de véhicules? Si toutes les voitures sont électriques, quelle charge pour les centrales électriques? Et la pollution générée par les batteries? On en parle ?
Bref, de la bouillie mal pensée, comme d’habitude, destinée à contenter les ayatollahs verts qui nous pourrissent la vie depuis 20 ans.