En septembre 2018, les startups françaises levaient 335 millions d’euros. La meilleure performance a été réalisée par Evaneos, un agence de voyages sur-mesure, qui a réuni 70 millions d’euros, notamment via le fonds Serena.
Mais qu’est-ce qu’un fonds d’entrepreneurs et vers qui se tourner lorsque l’on cherche à développer son business ? C’est justement Léa Verdillon qui nous éclaire sur le fonctionnement et les attentes de ce fonds d’investissements.
« Si l’on va vite quand on est seul, ensemble, on va plus loin », voici la maxime pour définir Serena. Le fonds d’entrepreneurs créé en 2008 par Xavier Lorphelin, Marc Fournier et Philippe Hayat, représente déjà 350 millions d’euros et plus d’une trentaine de clients. Parmi ses collaborateur, Léa Verdillon. Elle est présente depuis trois ans dans la société et son travail consiste aujourd’hui à « sourcer du dealflow », comme elle nous le dit. En d’autres termes, elle trouve des entrepreneurs et des startups qui correspondent à la stratégie de Serena. Elle fait partie d’une équipe de dix personnes chargées de trouver des pépites dans ce flow de jeunes pousses comme elle, tandis que cinq autres personnes sont responsables de l’accompagnement opérationnel aux entreprises.
De quoi a besoin une startup pour se développer et comment agit Serena ?
Serena intervient dans la phase la plus critique pour le décollage d’une startup. La société investit au capital des entrepreneurs dès l’amorçage et les accompagne ensuite dans la durée. Grâce à son réseau, elle peut apporter une expertise, des solutions marketing, commerciales ou de management opérationnel, et un business plan viable. Et grâce à ce soutien, le fonds d’entrepreneurs permet l’éviction d’une erreur pouvant être fatale pour les jeunes entrepreneurs.
Si à sa création une startup a un besoin urgent en liquidité, « son besoin de financement (les banques et fonds privés) s’accompagne d’un besoin en conseils (les incubateurs), d’une communauté (meet-up, conférences), d’un business développement (conférences, événements, recherche de clients), et d’un réseau (connaître des experts) » nous explique Léa Verdillon.
La FrenchTech B2B : le secteur privilégié pour Serena
Serena cible en priorité les secteurs du digital et des technologies disruptives. Son activité se concentre dans le business B2B (Business To Business : un commerce entre entreprises) et moins dans le B2C (Business To Consummer : un commerce d’entreprises à particuliers). Dans le secteur de la Fintech, Serena a investi dans deux startups B2B, dont Quantilia depuis juillet dernier. Il s’agit d’une startup gestionnaire de portefeuilles d’indices financiers. La société possède également un fonds dédié à l’intelligence artificielle (IA) et le Big Data.
Frileux constat entre les investisseurs et la Fintech : à tort !
Léa Verdillon explique qu’il est parfois compliqué d’investir dans les Fintech. « Surtout dans le B2C, il n’y a pas, ou très peu, de monétisation au début. On distingue deux aspects du B2B, celui au regard des banques et assurances, et celui qui concerne seulement les entreprises. Le problème avec le secteur des banques et assurances, c’est qu’elles testent beaucoup, et pleins de choses, sans vraiment se positionner, ce qui fait un cycle d’achat très long. » Elle rajoute également que le secteur du B2B banques et assurances pose un problème de « personnalisation », dont il est très demandeur. Pour les investisseurs, il s’agit alors d’un allongement du délai de retour sur investissement… « Chez Serena, nous avons besoin d’un retour assez rapide. Des cycles de retour trop longs ne nous intéressent pas. », conclue-t-elle.
Quant aux B2B entreprises, Léa Verdillon met en lumière l’aspect intéressant des PME : « Les PME ont des problèmes très précis, mais disposent d’un pouvoir d’achat et sont prêtes à dépenser pour obtenir un service efficient et capable de répondre à leur besoin. » Pour l’instant, il s’agit donc du secteur d’investissement privilégié par Serena.
Quant au B2C, Serena se positionne clairement en dehors de ce marché. « Dans le B2C, les coûts d’acquisition sont très élevés et chez Serena nous cherchons encore une startup B2C capable de répondre à notre stratégie. »
La France : un nid douillet idéal pour l’éclosion de startups !
« On ne peut faire de France Bashing concernant les aides et les solutions disponibles pour les statups. » déclare fièrement Léa Verdillon. Selon elle, la France est un très bon terrain pour la croissance des startups. La France se dynamise et soutien les initiatives favorables à la création d’entreprises. Les startups en besoin de financement et de conseils peuvent se tourner vers des incubateurs, mais aussi des associations. Beaucoup d’aides publiques sont dédiées aux startups. Parmi ces outils, Léa Verdillon nous dévoile Finamatic et El Dorado :
- Finamatic propose aux startups de les aider à identifier leurs besoins en financement et réaliser leur projet pour environ 60 euros par mois. Elle a l’avantage d’offrir une assistance personnalisée.
- El Dorado fait l’inventaire de toutes les sources de financement disponibles, tant privées que publiques. Cette plateforme a l’avantage de proposer une base de données claire, exhaustive, mais surtout gratuite.
D’autres portails existent sur le web et proposent différentes bases de données pour le financement, ou diverses formes d’accompagnement. Il ne faut pas hésiter à rechercher !
Et finalement, voici les quatre bonnes raisons de concevoir sa startup en France :
- L’existence de centres et des entités qui soutiennent les projets de start-up : l’hexagone dispose d’incubateurs qui vous mettent en relation avec des structures publiques ou privées, sans oublier les brillantes écoles et universités.
- L’existence des talents rares : la France est peuplée d’ingénieurs, de chercheurs, des laborantins qui peuvent fasciner les investisseurs étrangers. Ce qui permet également de coopérer avec des organismes compétents.
- Le puissant désir de réussir à l’étranger : la France consacre un budget pour lancer la visibilité d’une start-up en faisant des opérations à l’international.
- Une création d’entreprise facilitée : en France il faut juste 5 actions administratives avec une durée de 7 jours pour concevoir une entreprise !