Les 120 dernières années ont ceci de particulier dans l’histoire : nous n’avons jamais connu autant de crises monétaires.
Cela s’explique par des décisions historiques, comme nous le verrons dans cet article !
Rappel historique et définitions
Commençons par quelques définitions et rappels historiques, permettant de comprendre la situation actuelle.
La fin de l’étalon-or
Pendant plus de deux millénaires, l’or a été l’instrument monétaire principal dans le monde.
Les pièces frappées en or avaient plus de valeur que toute autre forme de monnaie.
Puis, au début du XXème siècle, les états choisissent progressivement l’étalon-or, pour pouvoir mettre en circulation, de manière massive, des pièces et billets de monnaie, non constitués d’or.
L’étalon-or, c’est tout simplement un système monétaire dans lequel il est possible, à tout moment, de demander à échanger ses pièces et billets contre leur équivalent en or.
Il est à noter que les états ont pu prendre des libertés avec cette convertibilité, menant à des poussées inflationnistes très fortes.
A cause des difficultés pratiques (l’or est lourd et encombrant) et économiques liés à l’étalon-or, le président Richard Nixon y met fin aux Etats-Unis, en 1971. C’est la fin de la convertibilité en or, qu’on appelait en anglais le “Gold Standard”.
Nous sommes alors entrés dans un monde fiduciaire, où 90% de la valeur monétaire est virtuelle (l’argent que vous déposez sur votre compte courant ou vos livrets d’épargne ne correspond à rien d’autre que du code informatique sur un serveur).
Définitions : monnaie fiduciaire et masse monétaire M2
Le mot “fiduciaire” vient du latin fiducia (signifiant confiance).
La monnaie fiduciaire est une monnaie qui est entièrement basée sur la confiance qu’ont les acteurs économiques (individus, entreprises et états) dans la valeur de la monnaie. Il n’y a plus aucun support physique de la valeur de la monnaie, comme nous l’avions lorsque les pièces de monnaie étaient constituées d’or.
Nous sommes aujourd’hui dans un système de monnaie fiduciaire.
Par ailleurs, la Banque Centrale Européenne (BCE) agrège la monnaie au sein de trois masses monétaires :
- M1 : les pièces et billets en circulation, et les dépôts en comptes chèques,
- M2 : la masse M1 plus les livrets d’épargne libellés en euros,
- M3 : la masse M2 plus les OPCVM monétaires, les instruments de marché monétaire et les titres de créances (d’une durée de 2 ans maximum).
La masse monétaire M2 est donc tout l’argent utilisé dans l’économie réelle et son augmentation est à la source de nombreux problèmes, comme nous allons le découvrir.
La masse monétaire M2 augmente ? Danger !
Quelles sont les conséquences d’une augmentation de la masse monétaire ?
La fin de l’étalon-or signe le début de la création monétaire…
Lorsque la convertibilité en or était en vigueur, il n’était pas possible pour un état d’artificiellement créer de la monnaie, selon ses besoins (en tout cas, pas dans le respect des règles).
La règle était simple : l’État, via sa banque centrale, peut créer de nouvelles pièces et billets, uniquement s’il détient l’équivalent en or dans ses réserves.
Mais ce n’est plus le cas, et les états ne se privent pas de créer de l’argent ex nihilo.
Notre propre président, Emmanuel Macron, a d’ailleurs récemment assumé d’avoir “créé” 600 milliards de dette publique pour gérer la crise du Covid-19. Cet argent, créé par la dette, ne correspond – en grande partie – à aucune richesse économique produite.
La Banque de France présente une analyse éloquente de la croissance de la masse monétaire dans le monde pendant la pandémie. La France est le deuxième pays a avoir abusé le plus de cette solution.
On observe très nettement une forte augmentation de la masse monétaire M2 au début de la crise du Covid-19, alors même que les économies mondiales plongeaient.
Créer de l’argent nouveau alors que l’économie ne suit pas, cela ne peut mener qu’à une chose !
… création monétaire qui mène directement à l’inflation
Plus d’argent en circulation, via des prêts et crédits octroyés par les banques commerciales, elles-mêmes financées ou refinancées par la BCE, alors que l’économie ne suit pas, cela aboutit tôt ou tard à une envolée de l’inflation et un emballement de l’économie.
Nous l’observons aujourd’hui aux Etats-Unis et en Europe, cette dernière cumulant 3 crises concomitantes :
- les conséquences de la crise du Covid-19 (avec un endettement public au zénith et une croissance faible),
- la crise ukrainienne,
- la crise écologique et sociale.
Mais alors, que faire ?
Une solution avec le Bitcoin ?
Bitcoin est une crypto-monnaie décentralisée, sécurisée et possédant une autre caractéristique très importante : le nombre de bitcoins en circulation ne pourra jamais dépasser 21 millions.
On dit que le Bitcoin est déflationniste. En effet, son utilisation s’oppose, par son fonctionnement même, à l’inflation. Il n’est par ailleurs pas possible de créer davantage de bitcoins que son rythme “normal” (lié aux mineurs) et sur base d’une cadence imposée.
Le Bitcoin ne constitue toutefois pas une solution miracle : il devient impossible, en l’utilisant comme devise principale, de jouer sur la politique monétaire, pour financer la transition écologique plus rapidement, pour financer une guerre ou encore des dépenses sociales.
On peut toutefois raisonnablement se poser la question de la soutenabilité et de la pertinence des politiques actuelles de création monétaire, associées à un surendettement massif des états, dans une vision long-terme. Ces décisions de court-terme seront-elles bénéfiques pour les générations futures à long terme ? Rien n’est moins sûr !