Hush, une startup fondée par Éric Charpentier, l’ex-patron de Morning, ne répond plus depuis le 6 juillet et son fondateur a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux. Ils laissent dans ce silence une belle ardoise à régler, ainsi que des investisseurs en crypto-monnaie dans un flou préoccupant. Cette situation rappelle la question de la sécurité des investisseurs et des clients des nouveaux placements en ligne.
Hush, une startup bien-nommée
Tout avait si bien commencé pour la startup toulousaine Hush (« Chut » en anglais). La néo-banque devait proposer des services similaires à ceux d’une banque en ligne, tout en constituant la crypto-monnaie comme base de paiement pour ses services. Lancée en 2017, elle profite de l’engouement pour la crypto-monnaie et de la banque mobile pour sa levée de fonds, en monnaie virtuelle bien sûr (appelée aussi « ICO »: Initial Coin Offering). Des investisseurs répondent à l’appel pour que la société se lance officiellement fin 2018 et les voyants sont au vert.
Une levée de fond insuffisante
Malheureusement, l’objectif de 15 millions d’euros de financement n’est pas atteint, et Hush ne récolte que 600 000 euros (540 000 euros et 245 éthers). Hush ne peut donc pas officiellement se lancer et n’obtient pas son agrément bancaire. L’avancée du projet inquiète alors la communauté Hush. Par manque de fonds, les factures se sont déjà bien accumulées. Selon le site spécialisé Mindfintech, plusieurs sociétés telles que Chaineum et Kramer Levin attendent d’être payées par le créateur. Autre source de suspicions, Éric Charpentier a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux et semble s’être volatilisé.
« Un travail dans le silence » volontaire selon les responsables
Pour rassurer les collaborateurs, les représentants de Hush tentent aujourd’hui de faire passer cette « disparition » pour une stratégie. Selon le Community-driver, Max Massat : « Éric prend désormais le temps de mener ses projets loin de la pression des réseaux. » Toujours selon lui, les révélations du site Mindfintech sont « exagérées. » « On a décidé de pas se justifier. On travaille en silence. Les vrais investisseurs du projet, eux, savent. On laisse le fantasme pour les autres ».
Des précédents douteux
Il n’est pas sûr que les créanciers s’en sentent vraiment rassurés, d’autant qu’Éric Charpentier a déjà connu des déboires avec la justice pour des faits proches. Son précédent projet bancaire, la néo-banque Morning, avait été accusée de fraude par l’ACPR, avant d’être rachetée par la banque Edel. Morning avait alors perdu 75 000 clients et son fondateur…
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