La BNP Paribas a publié ses résultats de l’année 2021. L’établissement financier est encensé par la presse pour avoir battu tous les records. Mais à côté de ça, certains économistes estiment que la banque est au bord du gouffre… Qui a raison ? Qui a tort ? Faisons le point sur les arguments de chacun.
Pour certains médias, BNP Paribas est le meilleur établissement bancaire
2021 : l’année de tous les records
Malgré la pandémie mondiale et la crise économique liée à la COVID-19, la BNP Paribas a obtenu des résultats historiques, battant ses propres records, mais aussi ses concurrents à plate couture. Le groupe a enregistré sur l’année 2021 un bénéfice de 9,5 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires a augmenté de 4,4 % par rapport à ses résultats de l’année 2020 et de 3,7 % par rapport à ceux de l’année 2019. L’établissement financier à même participé au maintien du plusieurs grandes entreprises en leur accordant des financements lorsqu’ils en avaient le plus besoin, au cœur de la pandémie. Ces bons résultats ont été rendus possibles grâce au dynamisme de sa banque de détail, à ses activités de financement et d’investissement.
BNP Paribas s’impose comme la banque n° 1 en France et en Europe
Avec de tels résultats, la BNP Paribas s’impose comme la nouvelle plus grosse banque du continent européen, loin devant les autres établissements français. Ce positionnement a été amorcé dès 2008 et la crise financière liée au dépôt de bilan de Lehman Brothers. La banque a su tirer profit de la nouvelle réglementation imposée afin de limiter les risques sur les marchés financiers.
Mais les économistes tirent la sonnette d’alarme
Si les médias sont dithyrambiques depuis la publication des résultats 2021 de l’établissement financier, les économistes sont moins euphoriques, voire même très inquiets, en ce qui concerne le futur de la BNP Paribas
BNP Paribas : une banque surendettée ?
Certains économistes expliquent leur inquiétude quant à l’endettement important de la BNP Paribas. En effet, si comme tous les établissements bancaires, les actifs de la BNP sont financés par les dettes et les capitaux propres, le ratio de ceux-ci ne joue pas en la faveur de cette banque. Très simplement et très concrètement, la dette totale de la BNP Paribas est 27 fois plus importante que le montant de ses capitaux propres. Or, ces derniers sont censés assurer les risques de perte de la banque. La prudence voudrait que les établissements financiers aient une dette au maximum 10 fois plus importante que le montant de leurs capitaux propres. C’est d’ailleurs ce qui est appliqué par les banques américaines depuis 2009…
Ces arguments sont notamment soutenus par Jean-Pierre Chevalier, analyste financier.
Un risque de défaut de paiement pour la BNP Paribas ?
Le montant colossal de la dette de la BNP Paribas pose d’autant plus problème que la majeure partie de celle-ci est exprimée en dollars et non en euros. Or la banque peine à provisionner des fonds en monnaie américaine. En effet, la BNP Paribas a demandé à la FED de New York pas moins de 75,6 milliards de dollars et n’en a obtenu que 2,88 milliards.
Alors, qui croire ? Les médias ? Les économistes ? L’adage ne dit-il pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu ? Ce qui est sûr c’est que toute autre structure présentant de tels résultats et notamment un tel niveau d’endettement serait déclarée immédiatement en faillite. Et ce n’est pas le seul établissement européen à être concerné. La Société Générale, entre autres, fait partie des établissements pointés du doigt par les économistes. Qu’est-ce qui attend la BNP Paribas prochainement ? L’avenir nous le dira…