Avec son nouveau plan stratégique axé essentiellement sur la préservation de la Terre et de ses habitants, l’établissement tend à promouvoir une « transition juste de l’économie ». Cette ambition honorable implique cependant le maintien du livret A universel, d’où les 1,77 milliard d’euros que lui a accordé la Commission Européenne. Bien que loin de couvrir les frais réellement engagés, ce montant lui est fourni à titre de compensation pour pouvoir continuer à proposer ce produit à ses clients en situation de fragilité financière, du moins jusqu’en 2026.
Pour prolonger, voire intensifier l’accès au livret A universel
Le livret A de la Banque Postale en quelques mots
Face à sa mission de permettre à tout un chacun d’accéder à des services bancaires, la Banque Postale propose le Livret A. Ce produit d’épargne défiscalisé constitue un vrai substitut au compte courant. Outre sa gratuité, son universalité, sa facilité d’utilisation et son côté non stigmatisant, il permet à ses 1,5 million de détenteurs :
- D’avoir une carte de retrait gratuite,
- De faire des retraits et des dépôts d’espèces,
- De réaliser des virements vers le compte à vue du détenteur de compte,
- De recevoir des virements de salaires ou de prestations sociales,
- D’établir des chèques de banque,
- De domicilier des prélèvements de factures, de loyers et d’impôts.
Une mesure conforme aux règles de l’Union Européenne
Dans son nouveau plan stratégique (communiqué en Mars 2021), la Banque Postale compte ainsi poursuivre, voire intensifier la fourniture de ce livret A aux personnes nécessiteuses. Les 1,77 milliard d’euros injectés à cette banque publique française au titre de cette mission de service public vont couvrir la période 2021-2026.
Pour autant, cette aide étatique, laquelle remplit les conditions évoquées dans l’encadrement des Services d’Intérêt Economique Général (SIEG) 2012, n’excède pas les coûts constatés dans l’accomplissement de cette mission d’accessibilité. Cela laisse la banque dans une situation difficile, si ce produit est le seul à être considéré.
Une situation qui reste préoccupante
La Banque Postale tente tant bien que mal de relever la tête
Il faut aussi souligner que la crise sanitaire a eu un impact négatif sur cette banque ouverte à tous. Une baisse d’environ 5% de ses bénéfices a effectivement été constatée en 2020. Cette situation l’a d’ailleurs poussé à développer des partenariats à l’étranger et à s’appuyer sur sa filiale CNP Assurances.
Cet établissement public compte aussi développer ses offres de crédit à la consommation dans son nouveau plan stratégique. La gamme intégrera ainsi le crédit affecté et le paiement fractionné. Le président du directoire de cette banque, Philippe Heim, souligne effectivement que cela permettrait d’optimiser les bénéfices. A ces nouvelles offres s’ajoute l’envie des dirigeants de l’organisme d’améliorer la satisfaction des titulaires de comptes et d’attirer de nouveaux clients.
Des programmes de digitalisation, de rénovation des bureaux de poste et de préservation de l’environnement en partenariat avec WWF sont donc envisagés.
La Maison Mère (La Poste) et ses difficultés
Par ailleurs, d’après le journal Le Monde, La Poste, rencontre quelques difficultés en matière d’envoi postal. La distribution de colis et de plis a fortement baissé depuis quelques années au profit des sms et des courriers électroniques. Et la crise sanitaire engendrée par la pandémie Covid-19 n’a fait qu’empirer cette situation. Toujours selon Le Monde, l’Etat a ainsi décidé de lui allouer 500 millions d’euros pour 2021 à titre de compensation des pertes engendrées ces dernières années.
Bien que bien fondé, le nouveau plan stratégique adopté par la Banque Postale pour se sortir de la situation actuelle reste difficile à jauger. L’incertitude qui plane aussi bien sur sa maison mère que sur le monde de demain en général (suite pandémie covid, changement climatique…) rend l’issue incertaine.
