Dernier volet de notre trilogie sur celles et ceux qui pilotent les Fintechs délivrant une offre de compte bancaire dans l’hexagone. Après les grands groupes bancaires et les banques en ligne, voici une rapide présentation des dirigeants des néobanques.
CEO de Nickel : Thomas Courtois
Thomas Courtois dirige le compte sans banque Nickel depuis la fin du mois d’avril 2019, sous la casquette de Président. Il était auparavant responsable du réseau outre-mer de BNP Paribas, maison-mère de Nickel. La nomination de ce quadragénaire résulte d’un processus ouvert au cours duquel Thomas Courtois a su faire jouer son expérience pour animer des équipes et conduire la fintech vers l’objectif initial de 2 millions de comptes ouverts fin 2020.
Le dirigeant accompagne ainsi le lancement à l’international de l’offre Nickel, notamment en Espagne par le biais d’un partenariat avec le réseau Fenamix. Il a remplacé Arnaud Giraudon (ancien DG de Fortuneo) qui tenait les rênes de l’établissement depuis le rachat par BNP Paribas. On peut mentionner aussi Hugues Le Bret, président du conseil de surveillance de Nickel. Depuis mars 2024, Marie Degrand-Guillaud, devient officiellement directrice générale de Nickel.
En 2020, Marie Degrand- Guillaud se fait remarquer comme une étoile montante de la banque et de la finance par le magazine Revue Banque n°851.
DG de N26 : Valentin Stalf
L’actuel dirigeant Valentin Stalf est aussi le cofondateur de la startup allemande, en 2013, avec Maximilian Tayenthal. Les deux hommes qui se connaissent de longue date ont d’abord lancé la start-up Papayer (carte prépayée pour ados) au sein de l’incubateur berlinois Rocket Internet. L’Autrichien, qui a étudié la finance et la comptabilité à l’université de Saint-Gall en Suisse, emprunte la voie des Fintech « par hasard », pressentant un changement de paradigme dans le secteur financier.
Si Papayer n’émerge pas, l’appli mobile comporte tous les atouts qui alimentent le succès actuel de N26. Depuis 2013, la fintech – qui n’avait que trois semaines de trésorerie au lancement dixit Stalf – a conquis 5 millions de clients dans le monde fin 2019. N26 possède une licence bancaire européenne et vient de commercialiser ses services aux États-Unis. L’ambitieux Valentin Stalf, surnommé l’épouvantail des banques, a pour objectif 100 millions de clients pour 2025.
DG de Revolut : Nikolay Storonsky
C’est au côté de Vlad Yatsenko que Nikolay Storonsky fonde la solution de paiement britannique Revolut en 2014. Multidiplômé (maitrise de physique et d’économie), le personnage discret ambitionne de faire de la banque mobile l’Amazon du secteur financier. Son objectif : convertir 100 millions de clients. Nikolay Storonsky, fils de cadre du géant russe Gazprom, débute comme trader chez Lehman Brothers. La faillite de l’établissement le mène un temps chez Crédit Suisse, période qui précède l’aventure Revolut.
Nikolay Storonsky s’attaque à la montagne « expérience utilisateur » par la face technologie. La Fintech Revolut mise sur :
- Son appli mobile bancaire,
- Son offre simple et
- Les transferts d’argent à l’international compétitifs.
- La fintech étend ensuite ses services et ses produits (compte bancaire, cryptomonnaies, assurance de voyage…) jusqu’à séduire 10 millions de clients en 2020.
Nikolay Storonsky obtient l’agrément bancaire européen pour Revolut via la Banque de Lituanie en décembre 2018.
DG de Qonto : Alexandre Prot
Alexandre Prot est l’actuel CEO de la fintech Qonto qu’il cofonde en avril 2016 avec Steve Anavi. Les deux hommes ont d’abord lancé, en 2013, Smokio (cigarette électronique), une expérience jalonnée de difficultés avec leur banque qui leur donne l’idée de créer une banque mobile dédiée aux entreprises et aux travailleurs indépendants. Ce sera Qonto, une banque mobile pour pro qui inclut des services connexes comme le dépôt de capital social ou l’obtention d’un IBAN français.
Alexandre Prot a un parcours modèle : HEC, Goldmans Sachs, McKinsey et INSEAD. Sous sa direction, Qonto passe le cap des 70 000 clients fin 2019 et enchaine avec une levée de fonds record (104 millions d’euros, soutenue par Tencent) qui fait date dans le milieu de la Fintech en France. Pour le CEO de Qonto, l’objectif est d’allouer une partie de l’argent pour répondre aux exigences de fonds propres afin de décrocher une licence d’établissement de crédit. Pour le moment, aucune fintech professionnelle française ne dispose d’un tel agrément.
Mario Shiliashki, nouveau DG de myPOS
Mario Shiliashki, fort d’une expérience solide chez des acteurs majeurs comme PayPal et MasterCard, rejoint myPOS en tant que nouveau Directeur Général.
Son arrivée intervient à un moment de transition pour la fintech britannique, qui affiche de grandes ambitions de croissance et d’innovation sur le marché européen.
En tant que spécialiste des produits financiers et des paiements, Shiliashki apportera une vision globale et stratégique à myPOS, tout en capitalisant sur son parcours international dans des opérations de croissance et de fusion-acquisition.
Cette nomination marque un tournant stratégique pour myPOS, qui vient également d’inaugurer sa troisième boutique en France, à Lyon, renforçant ainsi sa présence locale et son engagement envers les entrepreneurs et PME européens.
Les deux acteurs qui vont suivre sont soit fermés, soit sur le point de l’être.
DG de Ma French Bank : Alice Holzman
Alice Holzman est aux manettes de la banque mobile, émanation de La Banque Postale, depuis son lancement à l’été 2019. Cette spécialiste de la communication et du marketing a intégré le groupe bancaire en 2015 en provenance de Canal+. Elle avait passé dix-huit ans auparavant chez Orange. De 2015 à 2019, Alice Holzman, diplômée de l’Essec, occupait la fonction de directrice du digital et de la communication à La Banque Postale.
Au moment d’endosser son nouveau rôle, elle a pour feuille de route le rajeunissement du profil client du groupe bancaire et le gain de parts de marché.
Sa méthode : dialogue, échange et sens du contact. Pour illustrer ce propos, Alice Holzman est même venue dans les bureaux de poste auprès des guichetiers en formation. Dernière naissance majeure sur un marché proche de la saturation, Ma French Bank vise 1 million de clients d’ici 2025 (déjà 100 000 clients conquis en un an).
DG de Aumax pour moi : Hugues Mercier
Hugues Mercier, 40 ans, est le nouveau directeur général de la Fintech « Aumax pour moi ». Lancée en 2017 cette filiale 100% mobile du Crédit Mutuel Arkéa (compte de paiement, assistant personnel et agrégateur bancaire) est officiellement disponible auprès du grand public en janvier 2018. Hugues Mercier connait bien le sujet puisque cette même année il était responsable du département Offre et Back Office au sein du Pôle Innovation & Opérations du groupe, et il est également engagé en tant qu’Ambassadeur pour promouvoir la diversité et l’inclusion.
Titulaire d’une majeure de Stratégie à l’ESCP Europe, il commence sa carrière dans le conseil en stratégie chez Roland Berger, puis dans le secteur pétrolier chez Schlumberger Business Consulting en Afrique… C’est en 2011 qu’il rejoint le Crédit Mutuel Arkéa en tant que chargé de mission avant d’être nommé responsable du département Projets Flux en 2013.
Il fait suite à Didier Ardouin, dirigeant de la fintech de ses débuts en 2017 à 2021, qui est parti à la retraite. Tour à tour Directeur des agences de Cesson-Sévigné et de Saint-Malo Centre, puis pilote un réseau d’une vingtaine d’agences entre Landerneau et Morlaix. En 2010, sa carrière le conduit à la fonction de Directeur général de la fédération du Crédit Mutuel Massif Central. Six ans plus tard, Didier Ardouin diligente le projet interne à Arkéa « Nouvelle Vague », un établissement agréé par l’ACPR à l’origine de Aumax pour moi, qui compte une trentaine de collaborateurs.
L’équipe est dynamique, motivée et pleine de bonnes idées.