Assurance pandémie : Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Publié le - Auteur Par Stéphanie Thomas -
Assurance pandémie : Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Face à la crise du Covid-19, le directeur général d’AXA, Thomas Buberl, a fait une proposition en faveur de la création d’un nouveau régime d’assurance pandémie. Cette mesure est envisageable, mais semble peu réalisable.

Créer un régime d’assurance pandémie ?

L’établissement AXA est en faveur de la création d’un régime d’assurance pandémie selon son directeur général.

Avis de Thomas Buberl

Thomas Buberl, le directeur général d’AXA a déclaré que : « Nous devons réfléchir à la création d’un mécanisme de mutualisation qui puisse accompagner les crises sanitaires d’une telle ampleur, AXA est prêt à prendre l’initiative pour travailler avec l’État français et d’autres États européens afin de créer un régime d’assurance pandémie, permettant de couvrir ces catastrophes sanitaires, inspiré de celui qui existe déjà pour les catastrophes naturelles », le dimanche 5 avril dans le JDD (Journal du dimanche). D’après ces dires, le dirigeant est en faveur de la mise en place d’une garantie qui pourrait couvrir les pertes liées aux pandémies.

Pour Thomas Buberl, les assureurs ne doivent pas être les seuls à couvrir les pertes engendrées par les crises sanitaires. Il avance donc l’idée que les assureurs et l’État se partagent le risque à parts égales : « Il pourrait appartenir à 50 % à l’État et à 50 % à un pool d’assureurs privés. On encaisserait chaque année des primes qui seraient mises en réserve ». Il propose également que les assureurs « paieraient jusqu’à deux à trois fois le montant des primes, l’État prenant le relais au-delà ».

Disposition de l’État français

La FFA (Fédération française de l’assurance) soutient la proposition de Thomas Buberl. Sa présidente Florence Lustman « a décidé de lancer une réflexion pour faire des propositions aux pouvoirs publics en ce sens ». Elle insiste aussi sur le fait que « les assureurs ne pourront pas couvrir seuls de tels événements et ce régime devra s’appuyer sur un partenariat avec l’État. »

Face à tout cela, l’État a aussi exprimé son avis. Le lundi 6 avril, à l’occasion d’une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, Bruno Le Maire a déclaré : « Je souhaite qu’on puisse aboutir rapidement sur la définition d’un dispositif de catastrophe sanitaire qui puisse être couvert par les assureurs. Mais ça ne pourra s’appliquer évidemment qu’à l’avenir et pas au passé ».

Une assurance pandémie, mais à quel prix ?

La création d’une assurance pandémie est envisageable, mais quel serait le coût ?

Instaurer une taxe catastrophe sanitaire ?

Le gouvernement pense actuellement à l’instauration d’une taxe catastrophe sanitaire basée sur le modèle de la taxe sur les catastrophes naturelles. Il s’agit d’une taxe obligatoire, incluse dans la taxe d’habitation. Elle permet de couvrir les dégâts causés par les catastrophes naturelles comme le tremblement de terre, les inondations, la sécheresse, le glissement de terrain, l’action mécanique des vagues, etc. Lors de sa création en 2002, la taxe a été d’abord fixée à 6 % puis relevée à 9 % en 2004. Actuellement, elle est égale à 12 % du montant de la prime couvrant les dommages.

Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

La réflexion sur la mise en place d’une assurance pandémie est une bonne nouvelle dans la mesure où elle permet de couvrir les pertes liées à la crise sanitaire. Jusqu’à maintenant, la France n’a pas souscrit à une assurance pandémie, car elle est jugée trop chère au regard de la probabilité du risque. C’est pour cette raison que les assurances proposent de partager les charges avec l’État. Le gouvernement évoque alors l’idée d’une taxe semblable à celle des catastrophes naturelles. En tenant compte de ce point de vue, cette réflexion peut être une mauvaise nouvelle. 

Et vous qu’en pensez-vous ? Exprimez-vous dans notre forum en bas de cette page.

 

Par Stéphanie Thomas

Directrice de publication du site.

Laisser un commentaire