En France, les ménages consacrent en moyenne 2 500 kWh par an à leur consommation électrique, selon les données de l’Ademe. L’option heures creuses/heures pleines, adoptée par environ 45% des foyers, permet d’alléger les factures, à condition d’optimiser sa consommation. Actuellement, l’écart de prix entre heures pleines et creuses peut atteindre 30%, encourageant des usages différés pour économiser plusieurs centaines d’euros par an. Cependant, cette option va connaître une réforme majeure en 2025, qui promet de bouleverser les habitudes des consommateurs.
La réforme 2025 : un bouleversement de nos habitudes signé par les autorités
Origine et objectif : lancée dans le cadre de l’arrêté ministériel du 6 septembre 2023, la réforme vise à répondre à deux enjeux essentiels : réduire les pics de consommation électrique et soutenir la transition énergétique. Signée par le gouvernement, cette décision s’inscrit dans un contexte de pression sur le réseau électrique, particulièrement en période hivernale, où l’équilibre production-consommation est fragile.
Mise en œuvre et calendrier :
- Début d’application : novembre 2025.
- Durée de la transition : progressive, avec des ajustements prévus entre novembre 2025 et mars 2026 pour les périodes de chauffe-eau ou appareils connectés sur les plages heures creuses.
- Périmètre concerné : tous les consommateurs disposant d’un abonnement heures pleines/heures creuses.
Ce qui va changer pour les consommateurs
- Nouvelles plages horaires pour les heures creuses
Les plages actuelles, souvent fixées tard le soir et tôt le matin, seront recalibrées pour mieux correspondre aux périodes de moindre demande sur le réseau. Les plages « méridiennes » (entre 11h et 15h30), rarement utilisées jusqu’ici, pourraient être intégrées dans les heures creuses pour lisser la consommation électrique et éviter la surcharge du réseau.
- Modification du « contact pilotable »
Les compteurs Linky joueront un rôle central dans cette réforme. Désormais, les chauffe-eaux pourront être désactivés automatiquement jusqu’à 2 heures par jour en période de forte demande, entre 11h et 15h30. Cette mesure, déjà expérimentée en 2023, permet de réduire la demande globale d’environ 2,5 GW, soit l’équivalent de la production de deux réacteurs nucléaires.
- Impact sur les factures
Si l’objectif principal est la gestion énergétique, cette réforme pourrait également aboutir à des économies potentielles pour les ménages, en optimisant davantage les périodes creuses. Toutefois, il faudra attendre les ajustements finaux pour mesurer l’impact réel sur les factures.
Toutefois dans certains cas ces nouvelles plages pourraient ne pas être envisagées du fait de l’incapacité de programmer la consommation pendant ces heures là, les besoins du réseau ne sont pas forcément synonyme de possibilité pour les ménages (travail, heure tardive, appareil allumé en attendant l’heure de programmation, bruit…).
Une transition énergétique au cœur des préoccupations
Cette réforme illustre la volonté d’allier optimisation tarifaire et transition écologique. En ajustant les heures creuses aux besoins du réseau, le gouvernement cherche à encourager les usages responsables, notamment pour les équipements énergivores, comme les chauffe-eaux. Pour les ménages, la clé sera d’adopter des habitudes adaptées, en surveillant leurs consommations via les outils numériques mis à disposition par les fournisseurs d’énergie.
Si la réforme des heures pleines et creuses en 2025 bouscule les habitudes, elle pourrait, bien utilisée, se traduire par des économies substantielles et une meilleure gestion des ressources énergétiques.
