Evénement inédit !
Des Intelligences Artificielles (IA) ont réalisé leur première transaction en cryptomonnaie entre elles. Cette information a initialement été rapportée par le PDG de Coinbase Brian Armstrong sur la plateforme X (anciennement Twitter). Au-delà de l’anecdote, cette transaction a toute son importance en ce qui concerne le nouveau paysage financier et commercial mondial qui se met en place peu à peu sous nos yeux ébahis.
Des bots qui paient d’autres bots
Cette transaction, qualifiée de « AI-to-AI » ou « IA-to-IA », a vu une IA acheter des tokens auprès d’une autre IA, non pas des tokens de cryptomonnaie classiques, mais des « tokens d’IA », c’est-à-dire des unités de données échangées entre modèles de langage (LLM). Ces échanges représentent des informations, des mots, ou des chaînes de données essentielles à l’apprentissage des algorithmes. Ce type de transaction, où une IA utilise des cryptomonnaies pour obtenir des ressources auprès d’une autre IA, n’était jusqu’alors qu’une hypothèse futuriste. Mais c’est aujourd’hui devenu réalité.
Les intelligences artificielles ne peuvent pas ouvrir de comptes bancaires comme les humains, mais elles peuvent obtenir des portefeuilles crypto. Ces portefeuilles leur permettent d’utiliser des stablecoins comme l’USDC sur des plateformes telles que Coinbase et utilisant le réseau Layer 2 Base développé par Coinbase, une solution de scalabilité construite sur la blockchain Ethereum. Avec ces outils, les transactions deviennent instantanées, mondiales et peu onéreuses, facilitant l’interaction non seulement entre les machines, mais aussi avec des humains et des entreprises.
Cependant, l’un des principaux obstacles à l’efficacité des IA aujourd’hui réside dans leur incapacité à effectuer des transactions pour acquérir les ressources dont elles ont besoin. Elles ne peuvent pas réserver de billets d’avion, payer des services en ligne, accéder à des contenus payants, ou encore utiliser des API payantes pour enrichir leurs données. Ce manque de capacité transactionnelle limite leur utilité et leur champ d’action, même si elles sont technologiquement capables de bien plus.
Mais avec l’introduction des portefeuilles crypto dans leur champ de compétences, ces barrières commencent à tomber. Les IA peuvent désormais accomplir des tâches autonomes, de la gestion des paiements pour des services cloud à l’intégration de données externes via des APIs. Et cette nouveauté ouvre des perspectives inédites pour les développeurs d’IA ainsi que pour les entreprises, qui devront bientôt adapter leurs systèmes de paiement pour accueillir ces nouvelles formes de clients virtuels numériques.
L’émancipation des machines
L’économie entre IA (ou AI-to-AI) s’annonce comme un secteur à part entière dans les années à venir. Le concept de machines autonomes effectuant des transactions entre elles et avec les humains est un concept fascinant qui nous questionne sur la nature de l’économie future. À quoi pourrait ressembler un monde où les machines ne se contentent pas de participer à l’économie, mais la dirigent ? Avec des IA capables d’effectuer des paiements, de gérer des ressources et même de négocier entre elles, nous entrons dans une ère où les interactions économiques ne sont plus limitées par les acteurs humains.
Des cas d’usage sont déjà envisageables : des concierges financiers pilotés par IA, capables de recommander des services et de gérer des paiements, ou encore des systèmes autonomes qui créent, publient et monétisent des contenus en ligne. Imaginez également des véhicules autonomes gérant eux-mêmes leur maintenance, leurs paiements, et même la recharge de leur batterie sans intervention humaine. Les IA pourraient aussi acheter et vendre des actifs numériques sur des plateformes de trading, réagissant instantanément aux fluctuations du marché et ajustant les portefeuilles selon des stratégies préétablies. Ou encore, une IA pourrait recevoir, vérifier et payer des factures pour des entreprises, optimisant ainsi le flux de trésorerie en temps réel grâce à l’utilisation de stablecoins.
Ces scénarios ne relèvent plus de la science-fiction, mais se rapprochent de plus en plus de notre réalité.
Le rôle prédominant des cryptos pour les IA
L’utilisation des cryptomonnaies par les IA présente une évolution indéniable.
Contrairement aux systèmes bancaires traditionnels, les transactions via blockchain sont rapides, sécurisées et globales. Les portefeuilles cryptographiques ne nécessitent pas d’identification personnelle, ce qui permet aux IA d’opérer en toute indépendance. De plus, l’utilisation de stablecoins élimine les problèmes de volatilité souvent associés aux cryptomonnaies, rendant ces transactions plus stables et prévisibles.
Cependant, cette révolution ne se fera pas instantanément.
La régulation des cryptomonnaies reste encore un terrain flou. Les gouvernements et les organismes financiers du monde entier cherchent toujours à encadrer les actifs numériques et leur adoption à grande échelle dépend en partie de ces régulateurs. De plus, la question de la scalabilité des blockchains est toujours un des enjeux majeurs de leur développement. Bien que cette technologie soit sécurisée et décentralisée, elle peine encore à gérer des volumes de transactions comparables aux systèmes de paiement traditionnels.
Une nouvelle réalité pour les entreprises et les consommateurs
Pour les entreprises, cette évolution signifie qu’il est temps de préparer leurs infrastructures pour accueillir des clients non humains. Les systèmes de paiement devront être adaptés pour permettre aux IA de finaliser des achats de manière autonome. Et cela impactera surement des secteurs comme l’e-commerce, les services en ligne, et bien d’autres.
Pour les consommateurs, l’impact sera également tangible. Les IA dotées de portefeuilles crypto pourront effectuer des tâches complexes en toute autonomie, simplifiant la gestion des réservations, l’accès aux contenus ou encore la personnalisation de services. Cette automatisation permettra supposément de rendre de nombreux processus plus fluides, mais elle soulève également des questions éthiques et de sécurité.
Quel contrôle humain sera nécessaire pour superviser ces IA autonomes ? Quels risques en matière de fraude ou de malveillance pourraient émerger ? Des questions essentielles pour le devenir de l’humanité.
Même si l’économie AI-to-AI n’est qu’à ses débuts, elle induit dors et déjà une intégration de plus en plus profonde de l’intelligence artificielle dans notre quotidien et annonce une nouvelle ère où machines et humains coexisteront dans un écosystème économique interconnecté. Les entreprises, les régulateurs et les consommateurs devront s’adapter rapidement à ces changements pour tirer parti des opportunités offertes par cette révolution numérique. Espérons seulement que l’humain reste conscient et maître de la situation.
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