Kard, la neobanque des ados en redressement judiciaire va-t-elle faire faillite ?

Modifié le - Auteur Par Alexis K. -
Kard, la neobanque des ados en redressement judiciaire va-t-elle faire faillite ?

La liste des Fintech pour ado s’amenuise de plus en plus.

Après la disparition de Ma French Bank, Vybe, Xaalys et Aumax pour moi, c’est au tour de Kard de rencontrer de graves difficultés financières. L’app d’argent de poche qui revendique près de 250 000 familles inscrites est placée en redressement judiciaire. Explications.

La néobanque pour ados Kard en redressement judiciaire

La nouvelle a de quoi nourrir les inquiétudes des parents qui ont fait appel à Kard pour apprendre à leurs enfants à gérer leur budget.

A la lecture du jugement du Tribunal de commerce de Créteil, la néobanque est entrée en cessation de paiement depuis le 15 mars 2024. Une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre le 23 juillet 2024.

Pour rappel, Kard est une startup française lancée en 2019. Depuis, elle a réussi à lever un total de 15 millions d’euros auprès d’experts de la Fintech et d’investisseurs reconnus. Avec sa carte de paiement accessible dès 6 ans et son application co-pilotée par les parents, la solution se veut simple, transparente et sécurisée. Elle a été conçue dans l’objectif de responsabiliser les ados et de révolutionner l’argent de poche. Pour séduire ses dizaines de milliers de clients, elle a déployé de nombreuses fonctionnalités pour ne citer que les notifications en temps réel, les outils d’épargne automatique, le cashback, l’envoi et la réception d’argent en instantané. Mais malgré sa croissance en 5 ans d’existence, l’établissement n’est apparemment pas parvenu à compenser ses pertes qui s’élèvent à 6,25 millions d’euros, rien qu’en 2022.

Depuis ce jugement, un avocat désigné administrateur assiste la Fintech dans ses actes de gestion. Un autre avocat désigné mandataire judiciaire recueille les déclarations de créances.

L’app bancaire des ados Kard essuie un échec

En tenant compte du modèle payant (2,99€/mois pour l’Offre Basique et 5,99€/mois pour l’Offre Confort) de la banque mobile pour adolescents et du nombre de ses clients, les revenus annuels issus des abonnements tourneraient autour de 10 millions d’euros. Malgré cela, l’établissement n’a pas réussi à se remettre à flot et à atteindre une masse critique lui permettant de survivre aux côtés des solutions les plus plébiscitées par les jeunes utilisateurs comme Pixpay, Revolut Junior ou encore Boursobank Freedom.

Parmi les raisons qui peuvent expliquer cet échec :

  • Les coûts de fonctionnement qui sont très importants,
  • La spécialisation sur une niche de comptes qui est très restreinte. La solution s’adresse uniquement aux enfants de 6 à 18 ans,
  • Le profil cible qui ne consomme pas de produits bancaires rentables tels que le crédit, les placements et l’épargne.

Les conséquences pour les clients et créanciers de la Fintech Kard

A la question de savoir s’il convient de retirer son argent dès que possible ou s’il faut continuer à utiliser son compte de paiement pour ado, il faut noter que l’ouverture d’un redressement judiciaire n’est pas synonyme de faillite définitive.

Dans le cas de Kard, cette procédure collective n’entrave en rien le fonctionnement du compte bancaire mobile, de l’application et de la carte bancaire des enfants.

Qui plus est, la solution de paiement a l’avantage d’être sécurisée :

  • Cette néobanque des jeunes ados est enregistrée auprès de la Banque de France,
  • La gestion des dépôts est assurée par Okali du groupe Crédit Agricole,
  • Comme dans une banque traditionnelle, les fonds déposés sur le compte et l’épargne mise de côté dans les coffres sont garantis à hauteur de 100 000€.

Quant aux créanciers de Kard, le tribunal leur donne deux mois à partir de la publication au Bodacc pour déclarer leurs créances au mandataire judiciaire désigné ou via le portail électronique prévu à cet effet.

Il n’y a aucune crainte à avoir quant à une éventuelle perte de l’argent déposé sur un compte Kard.

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