Assurance Vie Luxembourg : que penser des 30 000 contrats Français en danger

Publié le - Auteur Par Lucie -
Assurance Vie Luxembourg : que penser des 30 000 contrats Français en danger

En août 2024, l’annonce de la mise en danger de 30 000 contrats d’assurance vie détenus par des Français à travers un assureur luxembourgeois a provoqué une onde de choc dans le secteur financier. Que penser de cette information qui est traitée de la même manière par tous les médias ?

La faillite de FWU Life Insurance impacte 30 000 contrats d’assurance vie de Français

L’assureur en faillite est FWU Life Insurance. Cette situation met en danger environ 30 000 contrats d’assurance vie souscrits par des Français. L’entreprise existe depuis 1983 et son ambition était de révolutionner l’épargne. Elle détient à son actif plus de 1 million de clients, 500 employés et des bureaux  répartis dans 10 villes importantes du monde.

Ils ont été déclarés insolvables le 19 juillet 2024. C’est également le jour où l’émission du fonds a été suspendue temporairement.

Depuis le 2 août 2024, le Commissariat aux Assurances (CAA) a octroyé un sursis de paiement. Il s’agit d’une suspension temporaire de l’obligation de payer ses dettes. Cela permet à l’assureur de stabiliser sa situation financière sans avoir à effectuer de paiements immédiats. Le but est de protéger les intérêts des créanciers et des assurés. Le sursis donne à l’assureur un délai pour tenter de redresser sa situation financière ou de trouver des solutions alternatives, telles que la restructuration ou la liquidation ordonnée.

Cette procédure vise à éviter une faillite immédiate en offrant à l’assureur un temps limité pour résoudre ses problèmes financiers. Cependant, pendant cette période, les assurés pourraient être confrontés à des restrictions quant à l’accès à leurs fonds ou aux prestations de leurs contrats d’assurance.

Le Luxembourg connu pour la sécurité de ses assurances vie

Cette crise met en lumière les vulnérabilités associées à la souscription de contrats d’assurance vie à l’étranger, notamment au Luxembourg, qui est souvent perçu comme une juridiction financière stable et sécurisée.

Qu’a le Luxembourg de plus que les autres pays ?

Le principal atout d’une assurance vie luxembourgeoise est la sécurité des fonds grâce au super privilège des souscripteurs. Ce mécanisme garantit que les détenteurs de contrats d’assurance vie sont prioritaires sur tous les autres créanciers en cas de faillite de l’assureur. Cela signifie que les actifs des contrats d’assurance vie sont séparés des autres actifs de la compagnie d’assurance et protégés dans des comptes bancaires spécifiques, offrant ainsi une sécurité renforcée pour les épargnants.

Il n’y a pas de montant fixe garanti comme on pourrait le trouver avec des fonds de garantie nationaux dans d’autres pays. Cependant, le mécanisme « super privilège » des souscripteurs, combiné avec la séparation stricte des actifs des clients, offre une sécurité significative pour les montants investis.

Plus de peur que de mal ?

Pour le moment, on peut donc penser que cette peur de voir disparaître l’argent des contrats est minime.

Cependant, nous n’avons certainement pas tous les éléments pour en juger. Et les médias mainstream ne diffusent pas cette information, à l’inverse ils la gardent sous silence.

Quel impact sur les Assurés français selon les médias ?

Les contrats concernés par cette crise représentent une part importante de l’épargne des souscripteurs français. Ces contrats, souvent composés de fonds en unités de compte, sont directement liés à la performance des actifs sous-jacents, ce qui expose les épargnants à des risques accrus en cas de défaillance de l’assureur.

La défaillance de FWU Life Insurance a entraîné une incertitude sur la possibilité de récupérer les fonds investis. Bien que le montant total des actifs concernés n’ait pas été précisément chiffré, il est estimé que plusieurs centaines de millions d’euros sont en jeu. Les détenteurs de ces contrats font face à des risques de perte totale ou partielle de leur épargne, au blocage des fonds, et à des difficultés potentielles pour faire valoir les garanties, notamment en cas de décès.

D’après Le Figaro et La Tribune, les déboires de l’assureur luxembourgeois auraient commencé il y a deux ans, lorsque l’autorité de surveillance du secteur des assurances au Luxembourg, le Commissariat aux assurances (CAA), lui aurait adressé une amende de 200 000 euros pour «déficiences détectées dans le processus de surveillance des produits et exigences en matière de gouvernance». Amende assortie d’une interdiction de commercialisation de produits, valable également pour la France.

Réactions et Mesures : que peuvent faire les détenteurs ?

En réponse à cette crise, le Commissariat aux Assurances a pris des mesures pour essayer de limiter les impacts sur les assurés, bien que ces efforts soient considérés par certains comme insuffisants.

Les autorités françaises, notamment l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), surveillent également de près la situation. L’ACPR, bien qu’ayant des pouvoirs limités en dehors des frontières françaises, pourrait intervenir pour tenter de coordonner une réponse avec les autorités luxembourgeoises.

Les associations de consommateurs en France ont également réagi en conseillant les assurés concernés de prendre des mesures pour protéger leurs intérêts, telles que consulter leurs conseillers financiers pour explorer les options possibles, y compris le transfert des actifs vers d’autres produits d’assurance plus sécurisés.

Concrètement pour le moment, on ne peut qu’attendre et voir ce qu’il va se passer. Certains cabinets d’avocats spécialisés dans le droit bancaire et financier peuvent cependant être d’un grand recours.

 

Implications pour le Secteur des Assurances

La défaillance de FWU Life Insurance pourrait avoir des répercussions durables sur le secteur de l’assurance vie, particulièrement en ce qui concerne les produits transfrontaliers. Du moins, il semble que c’est ce que disent à l’unisson les médias en France. Le Luxembourg, qui bénéficie d’une réputation de stabilité et de sécurité pour ses produits financiers, pourrait voir cette image ternie par cette affaire.

Cette situation pourrait dissuader les épargnants d’opter pour des contrats d’assurance vie dans des juridictions étrangères, favorisant ainsi des solutions domestiques perçues comme plus sûres. Cette crise souligne également la nécessité d’une régulation plus harmonisée à l’échelle européenne pour les produits d’assurance transfrontaliers. Une coopération renforcée entre les régulateurs des différents pays de l’Union Européenne pourrait être nécessaire pour éviter que de telles crises ne se reproduisent et pour garantir une meilleure protection des épargnants, quel que soit le pays de souscription.

Comme le souligne La Tribune, cette situation n’est pas sans rappeler la faillite de l’italien Eurovita en 2023, lui aussi fournisseur de contrat d’assurance vie.

Ne pas oublier la dette de la France et les menaces sur notre épargne…

Il est aussi fort probable à parier que les médias en rajoutent un peu, car cela permet d’insister sur le fait que mettre son argent hors de nos frontières est dangereux.

Et nous savons qu’avec la dette colossale de la France, la crainte de voir notre épargne ponctionnée pour rembourser cette dette augmente. Ce qui incite les Français à trouver des solutions pour protéger leur patrimoine. Et le sortir de nos frontières est la principale solution.

Par Lucie

Lucie est rédactrice sur ComparateurBanque.com depuis le début. Elle aime tester les offres et partager son expérience. Elle a aussi d'autres casquettes dans l'équipe.

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