Sous-payé ? Comment réagir face à un salaire qui n’est pas adapté à vos compétences ?

En effet, il n’est pas rare qu’à compétence égale, des travailleurs soient moins bien payés que d’autres. Bien souvent, cet écart de rémunération entre deux salariés comparables s’explique par les conditions du marché. Que faire lorsque l’on pense être sous-payé ?

Comment vérifier si sa rémunération est juste ou non ?

Pour savoir si un salarié est effectivement faiblement rémunéré, les experts en carrière recommandent de réaliser une rapide étude de marché sur les salaires et les compétences, en tenant compte de l’endroit où l’on se trouve, en raison du coût de la vie. Pour être fixé, des vérifications basiques s’imposent :  

• Le salaire est-il plus élevé que le salaire minimum légal ? Depuis le 1er janvier 2024, le montant du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) est de 1 766,92€ mensuel pour le montant brut et de 1 398,70€ pour le montant net, pour une durée de 35 heures de travail hebdomadaires. Seules les sommes qui constituent la contrepartie du travail fourni sont comprises dans l’assiette du SMIC.
• La paie est-elle plus élevée que le salaire minimum conventionnel ? Puisque les différentes classifications déterminent le statut et les rémunérations minimales, il convient de chercher sa classification, son coefficient hiérarchique et le salaire correspondant à sa classification. Puis, il faut vérifier si l’assiette du salaire minimum conventionnel est respectée.
• Est-ce que la classification attribuée correspond à la réalité ? Pour vérifier si un salarié est sous classé par rapport à ses activités, il faut se référer aux conventions collectives qui prévoient des grilles de classification.
• La rémunération est-elle équivalente à celle des autres employés de la même qualification ? Le principe est clair : « À travail égal, salaire égal »,
• Le salarié est-il victime d’une discrimination salariale ? Il y a discrimination, lorsque la décision de désavantager une personne repose sur un motif illicite et discriminatoire.
• Est-ce que l’employé accomplit des heures supplémentaires qui ne sont pas rémunérées ? Pour faciliter les contrôles et les confrontations, chaque heure accomplie doit être notée au fur et mesure de son accomplissement.

Comment un salarié sous-payé peut-il faire valoir ses droits ?

Après vérification, un employé qui constate être effectivement sous-rémunéré a droit à la régularisation de son salaire pour l’avenir et à un rappel de salaire des trois dernières années (cinq ans si discrimination). Il existe différentes solutions pour obtenir une régularisation :

• Régler la situation à l’amiable en informant l’employeur oralement. Si cette solution a l’avantage de ne pas provoquer de conflit, les chances sont minces pour que l’employeur accepte de verser les rappels de salaire dans le cas où le salarié a de l’ancienneté,
• Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à l’employeur si la première solution est restée infructueuse,
• Faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail pour exiger de l’employeur le respect de ses obligations. S’il persiste à ignorer les demandes de régularisation à la suite du courrier d’avocat, il est possible d’intenter une action en justice devant le conseil de prud’hommes.

Comment demander un ajustement salarial ?

Un salarié qui pense être mal-payé peut demander un ajustement de sa rétribution auprès de son employeur en étant bien préparé. Les conseillers d’orientation professionnelle recommandent de :

• Ne jamais évoquer le nom d’un autre collègue dans la conversation,
• Éviter les menaces, rester calme et penser collaboration,
• Ne pas demander à être mieux payé simplement sur la base d’un sentiment,
• Arguer en invoquant les données collectées et les références trouvées,
• Prendre en compte la politique de l’entreprise,
• Apporter des éléments tangibles montrant son impact sur l’entreprise.

Lorsque l’employeur n’est pas réceptif à un ajustement salarial, il est toujours envisageable de partir à la recherche de nouvelles opportunités.