Le 15 mai, Lydia, la célèbre fintech française, a annoncé son rebranding et ses nouvelles ambitions dans le secteur bancaire européen.
Désormais baptisée Sumeria, l’entreprise souhaite étendre ses horizons et marquer de son empreinte le marché bancaire. Forte de ses succès passés dans les solutions de paiement entre particuliers, Lydia se réinvente pour proposer une offre bancaire complète et innovante. Ce changement de cap marque une étape décisive pour la start-up, devenue une licorne en 2021, qui aspire à redéfinir les standards du secteur financier. Mathilde Rochefort nous dévoile les détails de cette transformation stratégique.
Lydia : une nouvelle identité pour de nouvelles ambitions
La célèbre fintech française Lydia, reconnue pour ses solutions de paiement entre amis et ses cagnottes, a franchi une nouvelle étape en rebaptisant Lydia Comptes sous le nom de Sumeria. Cette appellation fait référence à la civilisation sumérienne, pionnière de l’écriture et de la tenue de comptes. La start-up française, devenue une licorne en 2021, a pour visée de se positionner comme un acteur majeur du secteur bancaire en Europe. Son design repensé, cette application mobile simplifiée, et surtout, ses comptes courants rémunérés témoignent de son ambition d’apporter un vent d’innovation dans le secteur.
En effet, Sumeria innove en proposant des comptes courants rémunérés, ce qui est vraiment une rareté en France. Les comptes seront rémunérés à hauteur de 4% de mai à août, puis à 2% par la suite. Cette initiative répond à une lacune du marché français, où les comptes courants ne connaissent pas ce genre de rémunération. Cyril Chiche, cofondateur et président de Lydia, a souligné que cette option est possible depuis 2004, mais n’a pas été exploitée en raison des coûts pour les banques traditionnelles.
Des services diversifiés et une ouverture de compte rapide
Avec Sumeria, ouvrir un compte bancaire ne prend que 10 minutes. Trois offres sont disponibles, dont une gratuite et deux payantes, chacune offrant des plafonds plus élevés ainsi que des solutions d’assurance et d’épargne. Les clients peuvent également bénéficier de cartes virtuelles éphémères pour des achats en ligne ou dédiées à des abonnements. Une boutique physique à Paris, inspirée du Genius Bar d’Apple, sera bientôt ouverte pour mieux accompagner les utilisateurs.
Lydia voit grand pour Sumeria et envisage de conquérir d’abord le marché allemand avant de s’étendre à d’autres pays européens. L’entreprise vise à offrir une expérience bancaire locale à tous ses clients, qu’ils soient en France, en Allemagne ou en Espagne. Pour atteindre ses objectifs de 5 millions de clients en France en trois ans, Lydia prévoit d’investir une somme de 100 millions d’euros et d’embaucher 400 personnes supplémentaires.
Vers la rentabilité et une offre premium
Depuis sa création en 2011, Lydia a levé environ 235 millions d’euros, mais n’est pas encore rentable. La société prévoit d’atteindre la rentabilité en 2025 grâce à cette nouvelle stratégie axée sur les comptes courants. Les offres de Sumeria incluent une version premium à 99 euros par an, avec des avantages supplémentaires comme l’absence de frais lors des paiements à l’étranger. Son objectif est de se démarquer dans un marché bancaire en ligne très concurrentiel.
Ciblant principalement les personnes de 18-34 ans, le segment le plus demandeur et numériquement mature, Sumeria souhaite transformer la perception de la gestion financière. Le programme Sumeria+ propose des outils d’accompagnement pour épargner et gérer son argent de manière ludique et intuitive. En sollicitant un agrément d’établissement de crédit auprès de l’ACPR et de la BCE, Lydia prépare le terrain pour devenir une grande banque de dépôt européenne, marquant ainsi une nouvelle ère pour l’entreprise.