Pour mieux cerner leur corps, faciliter ou éviter une grossesse, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers la symptothermie. En quoi consiste cette méthode dite naturelle de contraception ? Peut-on s’y fier à 100% ?
Qu’est-ce que la symptothermie ?
Interrogée par Marie Claire, Marion Vallet, sage-femme et co-autrice du livre « Cycle féminin au naturel » explique le principe de la symptothermie :
- Il s’agit d’une méthode à la portée de toutes les femmes et qui consiste à observer, analyser et interpréter les signaux exprimés par le corps. En fait, le terme symptothermie englobe différentes méthodes. Si leurs principes sont globalement les mêmes, elles comportent quelques variantes,
- Cette alternative aux contraceptifs modernes permet de déterminer les jours du cycle menstruel et aide à identifier les phases d’infertilité et de fertilité. Pour rappel, chaque cycle dure normalement entre 21 et 35 jours. Pendant ce temps, l’organisme fluctue et le fait savoir.
- En fait, le terme symptothermie combine deux mots : « Sympto » renvoi au symptôme, la sécrétion appelée glaire cervicale ou mucus et produite au niveau du col de l’utérus. « Thermie » fait référence à la température. L’observation de la glaire combinée au suivi quotidien de la température offre un double contrôle.
Grossesse / contraception : comment fonctionne la méthode naturelle de la symptothermie ?
Pour mieux comprendre la symptothermie, Marion Vallet explique en détails le fonctionnement de ce double contrôle :
- La méthode consiste à surveiller la glaire cervicale. En fonction des variantes, cette surveillance s’effectue avec un recueil au fond du vagin, en examinant visuellement les sécrétions ou en observant les sensations au niveau de la vulve. Le début de la fenêtre fertile du cycle coïncide avec l’apparition du mucus. Elle prend fin après les trois jours qui suivent le jour le plus fertile.
- Elle nécessite également la vérification simultanée de la température basale. Celle-ci reste basse et en dessous de 37 degrés jusqu’au jour du cycle le plus fertile. Ensuite, elle augmente de 0,3 à 0,5 degré durant la seconde partie du cycle. Grâce à cette courbe de température, il est possible de détecter le moment de l’ovulation qui coïncide avec le dernier jour de basse température.
En bref, le jour le plus fertile se repère à l’élévation de la température et à la modification abrupte du mucus.
Quelle est l’utilité de la symptothermie ?
Cette méthode d’auto-observation du cycle revêt plusieurs intérêts :
- Elle permet de planifier et de réguler les naissances. En effet, il s’agit d’une alternative à la pilule, au stérilet et aux hormones de synthèse. Ce mode de contraception aide à prévenir la grossesse en évitant les rapports sexuels non protégés au cours de la période de fertilité. C’est la méthode la plus naturelle et donc la moins dangereuse pour la santé. Mais ce n’est pas la plus sure si on ne désire pas être enceinte. Il faut être très vigilant sur ce point car cette méthode requiert une forte connaissance et écoute de son corps.
- Dans le même temps, elle aide à repérer le bon moment pour tenter de concevoir un bébé et tomber enceinte,
- Puisque le cycle menstruel est un véritable indicateur de troubles, cette méthode contribue à une meilleure connaissance du corps de la femme et à une prévention plus efficace pour sa santé générale et gynécologique.
Pour que cette méthode respectueuse de la nature soit plus efficace, Marion Vallet préconise de recueillir la température à la même heure, le matin au réveil et avec une différence d’une heure trente au maximum. Lorsque les variations sont assez minimes, mieux vaut utiliser un thermomètre spécifique affichant deux chiffres après la virgule ou deux valeurs décimales. Il convient aussi de prendre la mesure par le même orifice, par le vagin, le rectum ou la bouche.