Nicolas de Tavernost, PDG de M6 sur le départ, a récemment évoqué la création d’une nouvelle plateforme de streaming, mais peu de détails ont été divulgués jusqu’à présent.
M6 : Rester concurrentiel dans le paysage audiovisuel français
Alors que l’environnement médiatique français est marqué par une compétition de plus en plus féroce et une audience de plus en plus friande de contenus en streaming, le Groupe M6 vient donc de dévoiler une nouvelle majeure attendue par beaucoup. Avec le lancement officiel de son tout nouveau service de streaming, M6+, la chaîne emblématique française cherche non seulement à répondre aux attentes d’un public diversifié, mais également à s’affirmer en tant qu’acteur incontournable du divertissement numérique en France et en Europe.
Cette annonce représente une réponse stratégique à un marché très dynamique en pleine transformation. En effet, depuis quelques années la télévision traditionnelle est confrontée à un bouleversement, celui de la révolution digitale. Les mastodontes du streaming tels que Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video ont profondément perturbé les habitudes de consommation des téléspectateurs, contraignant les chaînes historiques à revoir leur modèle économique. M6, pleinement consciente de cette évolution, inaugure donc M6+, une plateforme qui aspire à redéfinir l’expérience utilisateur en proposant une vaste gamme de contenus accessibles sur tous les écrans.
Il semble probable que ce service emboîte le pas à TF1+ en adoptant un modèle économique basé sur la publicité. En d’autres termes, les utilisateurs pourraient accéder à un catalogue de vidéos à la demande (SVOD) gratuitement, mais avec des interruptions publicitaires. Une formule payante pourrait également être proposée, permettant aux abonnés de supprimer ces publicités et de bénéficier de fonctionnalités supplémentaires. À titre d’exemple, l’abonnement TF1+ Premium est commercialisé à 5,99 euros par mois ou 59,99 euros par an.
Concernant le contenu, M6 devrait offrir une vaste sélection de programmes, incluant tous les contenus disponibles sur sa plateforme 6play, qui compte plusieurs milliers d’heures heures de vidéos. De plus, les chaînes du groupe seront probablement diffusées en direct, et des séries ainsi que des films exclusifs pourraient également être proposés aux abonnés. Enfin, pour ceux qui ne peuvent pas regarder en direct, les émissions seront très probablement disponibles en replay peu de temps après leur diffusion initiale.
M6+ : une ambition chiffrée
Avec un investissement opérationnel de 100 millions d’euros prévu entre 2024 et 2028, M6+ déploie une stratégie ambitieuse pour les années à venir. L’entreprise se fixe un objectif clair, celui de parvenir à l’équilibre financier d’ici 2027.
Pour y parvenir, elle mise sur une croissance vigoureuse des revenus issus du streaming, tablant sur un triplement de ces derniers pour atteindre la barre des 200 millions d’euros. Soutenue par l’expertise technologique de Bedrock, dans lequel M6 détient une participation de 50%, la plateforme se fixe une double mission, premièrement, accroître significativement la consommation de contenus, et deuxièmement, atteindre un objectif ambitieux de 1 milliard d’heures visionnées d’ici 2028.
Un écosystème de contenus diversifié en streaming
M6 ne se lance pas dans l’aventure du streaming à partir de zéro.
Avec ses plateformes 6play et 6playMax, ainsi que Gulli Replay et GulliMax, le groupe jouit déjà d’une présence significative dans le paysage non linéaire, cumulant pas moins de 518 millions d’heures de visionnage en 2023.
L’arrivée de M6+ vient donc enrichir et consolider cet écosystème déjà bien établi, en promettant des contenus exclusifs et une expérience utilisateur intéressante.
Cette évolution décidée par le groupe vise à séduire un large public, allant des jeunes générations avides de nouveautés aux amateurs de contenus plus traditionnels. En effet, en proposant une variété de contenus adaptés à différents profils d’audience, M6+ espère devenir une chaîne incontournable pour tous les types de spectateurs, renforçant ainsi la position du groupe sur le marché du divertissement numérique.
Streaming : Un contexte concurrentiel stimulant
L’annonce de M6+ intervient dans un paysage médiatique français déjà dynamisé par le lancement de TF1+ dernièrement, témoignant d’une course à l’innovation entre les deux groupes. Cette compétition stimulante représente une opportunité pour les consommateurs, qui bénéficieront ainsi d’une offre enrichie et variée. Cependant, M6+ ne se contente pas de suivre la tendance. La plateforme ambitionne de se démarquer en proposant une valeur ajoutée unique, capitalisant sur l’expertise technologique des ses partenaires et sur une stratégie de contenu audacieuse. En effet, au-delà de simplement rivaliser avec la concurrence, M6+ essaiera de proposer une expérience utilisateur distinctive et captivante visant à conquérir le cœur des spectateurs en proposant une expérience de visionnage inégalée.
Vers un renouveau du paysage audiovisuel français
La nouvelle formule de M6+, incarnant le concept de la FAST TV (Télévision Gratuite en Streaming Financée par la Publicité), marque une nette rupture avec le modèle économique des grandes plateformes américaines telles que Netflix, Disney+ ou Prime Video, qui se concentrent exclusivement sur des abonnements payants.
Cette approche pourrait trouver un écho favorable auprès d’un large public qui souhaite se détourner de la télévision traditionnelle, avec ses grilles horaires rigides, tout en évitant les coûts élevés associés aux abonnements de streaming payants, même si ces dernières intègrent désormais des publicités dans leurs offres les moins chères, comme le montrent les nouveaux abonnements Netflix et Disney+ – et bientôt Amazon Prime Video.
Dans un marché où la concurrence ne cesse de s’intensifier, M6+ pourrait bien être le fer de lance d’une nouvelle ère pour le groupe, participant ainsi à un changement dans la manière dont les Français consomment le divertissement.
La date du 6 mars 2024, jour de la présentation officielle de M6+, est d’ores et déjà inscrite dans les agendas comme le début d’une petite révolution dans le streaming audio-visuel français.
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