Alors que :
- Bruno Le Maire garantit que les prix vont bientôt baisser dans l’alimentaire suite à des négociations commerciales,
- L’INSEE annonce qu’en un an la hausse n’a été que 4,9%,
- Les médias reprennent en coeur le fait que l’inflation n’est pas si importante,
- L’UFC Que Choisir constante des hausses moyenne des prix de la grande distribution à 24,8% sur 2 ans,
- Le Courrier de L’Ouest (Ouest France) constate un répit de courte durée et des prix qui repartent à la hausse pour les biens de consommation courante.
Où donner de la tête, qui croire ?
Nouvelle hausse des prix dans l’alimentaire
Le mois dernier, la courbe des prix analysée par le Courrier de l’Ouest amorçait une vraie décrue (-2,82% en décembre). En ce début d’année, la réalité est toute autre d’après son dernier baromètre des prix. L’enquête réalisée dans un hypermarché à Angers le 2 janvier dernier a permis de constater que le ticket de caisse augmente de +0,63% sur un mois pour les produits alimentaires :
- Des prix en hausse : +8,32% pour l’apéritif anisé, +5,04% pour le kilo des poireaux, +2,33% pour le pack de bières, +1,84% pour l’escalope de dinde,
- Des prix en baisse : -0,76% pour le riz basmati, -0,97% pour la tablette de chocolat, -37,5% pour le kilo de pommes.
- Des prix inchangés : œufs fermiers, pâtes, compote de pomme, pack de lait demi-écrémé, beurre, huile de tournesol, etc.
Sur le plan national, le constat est similaire pour l’INSEE. Ses données provisoires indiquent que l’inflation a légèrement augmenté de 3,7% sur un an en décembre eu égard à la hausse accélérée des prix des services et de l’énergie.
Un ralentissement de l’inflation en 2024
Sauf évolution des trajectoires, l’inflation devrait continuer à ralentir cette année selon les données récoltées par Ouest France :
- Les prévisions de l’INSEE publiées mi-décembre parlent d’une désinflation en bonne voie : 2,6% sur un an en juin 2024 contre 4,9% en moyenne annuelle en 2023 et 5,2% en 2022.
- À partir de l’indice des prix à la consommation harmonisé, la Banque de France prévoit une inflation qui tomberait à 2,5% en 2024 contre 5,7% en moyenne annuelle en 2023.
- Sur BFMTV, le directeur du Cercle de l’Épargne Philippe Crevel affirme s’attendre à une hausse des prix qui atteindrait 2,5% mi 2024,
- Selon Les Echos, le conseiller économique de Natixis Patrick Artus estime que l’inflation devrait avoisiner les 3,4% en moyenne annuelle en 2024.
Les prix ne vont pas baisser
L’économiste et professeur à Sciences Po Michel Rumy confirme à BFMTV qu’il y aura une désinflation en 2024. Autrement dit, la hausse des prix va ralentir. Ils vont continuer de croître sans pour autant augmenter plus vite qu’en début d’année 2023. L’inflation sera toujours présente durant les prochains mois, en 2024 et en 2025, même si son niveau est moindre.
De son côté, Michel-Edouard Leclerc continue de négocier de nouvelles baisses de prix auprès des industriels. Dans Télématin sur France 2, le patron des grandes surfaces E. Leclerc se montre optimiste même si ce n’est pas gagné. En tout état de cause, la baisse des prix sera plus rapide pour certains secteurs tels que les matières premières (café, céréales), la farine et les pâtes.
Les données relevées par le quotidien Ouest France affirment qu’il n’y aura pas de baisse des prix.
Cependant :
- La hausse des prix de l’alimentation devrait se calmer et tomber à 1,9% sur un an à fin juin selon l’INSEE,
- La hausse sera modeste pour l’énergie,
- Les prix du carburant se stabilisent.
Retirer des produits des supermarchés
De nombreux distributeurs menacent de retirer certaines grandes marques faute de prix trop élevés. Mais est-ce la solution ? Priver le consommateur de certains produits pour éviter que la facture ne dérape ?
Les marques concernées sont : Lipton, PepsiCo, Lay’s, Bénénuts, Quaker, Doritos, Alvalle et 7up...
L’UFC Que Choisir remet les pendules à l’heure avec les VRAIS chiffres sur l’inflation
Pour mesurer l’inflation réelle, l’UFC Que Choisir relève quotidiennement les prix pratiqués auprès de 6 500 magasins et sur 205 produits représentatifs des achats en grandes surfaces. A partir de leur évolution depuis janvier 2022, l’association des consommateurs parle d’une surinflation sur les produits du quotidien :
- +7,4% en un an et +24,8% en 2 ans pour les produits de grande consommation,
- +10% en un an et +25% en 2 ans pour les marques nationales,
- +7% en un an et +27% en 2 ans pour les marques de distributeurs,
- +3% en un an et +13% en 2 ans pour les produits sans marque.
Les chiffres délivrés par l’INSEE seraient donc erronés. L’inflation est largement supérieure aux données officielles et décorrélée de la réalité économique. Certains économistes comme Marc Touati ou Philippe Herlin ne cessent d’alerter sur ce sujet. Mais ils ne sont pas écoutés. Pourquoi et quel est l’intérêt de donner de mauvais chiffres ?
Quoiqu’il en soit, des experts s’accordent à dire que le pouvoir d’achat des Français pourrait rebondir en 2024. Il augmenterait de 0,8% par habitant cette année d’après la Banque de France. Les raisons évoquées sont la revalorisation automatique du SMIC de +1,1% début 2024 et l’accélération des augmentations de salaire avec des hausses moyennes de +4% pour rattraper un peu l’inflation.
