Laisser l’argent dormir tranquillement sur un compte courant est une erreur fondamentale.
Non seulement il ne produit pas d’intérêts pour son propriétaire, mais il perd continuellement de sa valeur en raison de la forte inflation. Pour faire fructifier l’économie et préserver le pouvoir d’achat, le meilleur choix pour ceux qui n’aiment prendre de risque de le perdre est de la placer sur des livrets liquides. Cependant, puisque certains livrets d’épargne utilisent la règle des quinzaines pour rémunérer les dépôts, mieux vaut la connaître pour optimiser le rendement. Explications.
En quoi consiste la règle des quinzaines des livrets d’épargne ?
À l’échelon européen, la France fait figure d’exception en ce qui concerne la rémunération des livrets d’épargne, qu’ils soient réglementés ou non.
D’une part, les épargnants français reçoivent l’intégralité des intérêts cumulés dans l’année seulement au 31 décembre, alors que d’autres pays optent pour un paiement mensuel des gains.
D’autre part, le calcul du rendement ne s’effectue pas au jour le jour, mais par quinzaine.
Cette règle de calcul applicable en France s’explique comme suit :
- Les intérêts produits par les sommes placées sur un livret sont calculés 2 fois par mois,
- Une quinzaine commence le 1er ou le 16e jour du mois,
- En clair, l’argent versé sur un livret porte intérêt à compter du premier jour de la quinzaine suivant le virement ou le versement. Cela signifie que la banque ne prend en compte les intérêts d’un dépôt réalisé entre le 1er et le 15 du mois qu’à partir du 16. Les dépôts effectués entre le 16 et le 31 du mois ne produisent d’intérêts qu’à compter du 1er jour du mois suivant.
- Les sommes retirées ne sont plus rémunérées à compter du premier jour de la quinzaine au cours de laquelle le retrait a eu lieu (soit le 1er soit le 16). Si l’argent est retiré entre le 16 et la fin du mois, la banque arrête de comptabiliser les intérêts au 15 du mois.
Pourquoi faut-il maîtriser la méthode des quinzaines ?
Le mode de calcul des intérêts par quinzaine est ancien. Il avantage les établissements bancaires pour les livrets non réglementés et l’État pour les livrets réglementés. Puisque les banquiers se gardent généralement de l’expliquer, le principe est souvent méconnu.
Pourtant, il est capital pour la gestion des fonds placés sur un livret. La raison est simple :
- Qu’il s’agisse d’un versement ou d’un retrait, le calcul des intérêts ne s’effectue pas à la date réelle de l’opération mais aux dates de valeur (le 1er et le 16 de chaque mois).
- Un dépôt sur le livret le 3, le 6 ou le 10 du mois n’aura pas d’impact immédiat sur l’épargne et pénalise l’épargnant car la comptabilisation des intérêts ne commence que le 16.
- En somme, la maîtrise de cette méthode permet de bonifier les intérêts et d’éviter d’en perdre.
Quelles astuces pour rentabiliser au mieux le placement ?
Il existe des astuces pour éviter ces périodes non rémunérées et faire fructifier au mieux son épargne :
- Effectuer les versements en fin de quinzaine, c’est-à-dire entre le 12 et le 15 ou entre le 27 et le 29 du mois,
- Réaliser les retraits après le début d’une quinzaine, c’est-à-dire vers le 18 et le 19 ou vers le 4 et le 5 du mois.
Dans le contexte actuel marqué par une forte hausse des prix, l’épargnant a tout intérêt à limiter les dépôts gardés sur son compte courant. Cette fin d’année est le moment idéal pour effectuer un versement sur un livret d’épargne puisqu’il sera pris en compte dès le 1er janvier. De plus, les taux de rémunération actuellement en vigueur des livrets d’épargne réglementés sont intéressants : 6% pour le LEP, 3% pour le LDDS et Livret A.
