DPE : braderie sur les passoires thermiques, baisse de l’offre locative et donc hausse des loyers

Publié le - Auteur Par Alexis K. -
DPE : braderie sur les passoires thermiques, baisse de l’offre locative et donc hausse des loyers

Les dissensions au sein du gouvernement français atteignent un nouveau sommet, cette fois-ci dans le domaine de la rénovation énergétique des logements.

Bruno Le Maire secouait, il y a quelques semaines, le débat autour du DPE, pointant du doigt des lacunes dans la certification des diagnostiqueurs et des incohérences dans le bilan énergétique des logements. Cependant, les motivations derrière cette remise en question ne sont peut-être pas uniquement liées à l’efficacité du DPE. Les divergences d’opinions entre les ministres Bruno Le Maire et Patrice Vergriete alimentent une incertitude quant à la fiabilité de cet outil, malgré une réforme en 2021.

Des doutes sur le DPE

Le ministre de l’Économie et des Finances soulignait sur Sud Radio le 9 octobre que certains propriétaires lui faisaient part de critiques, arguant que le système actuel favorise le chauffage au gaz au détriment de l’électrique et pénalise les petites surfaces prisées par les étudiants. Une refonte du DPE était présentée comme une nécessité pour rectifier les biais existants dans l’évaluation énergétique des logements, selon Le Maire, qui renvoyait toutefois la responsabilité au ministère de la Transition énergétique.

Cette mise en lumière des faiblesses du DPE s’inscrit dans un contexte où la vente de logements considérés comme des « passoires énergétiques » (classés F ou G) connaît une augmentation notable. Entre le 2e trimestre 2021 et le 1er trimestre 2022, la part de ces logements vendus a grimpé de 11 % à 16 %, avec des hausses spectaculaires dans certains départements comme la Gironde, selon les Notaires de France.

Le DPE, toujours considéré comme « fiable » ?

Cette tendance à la hausse soulève des inquiétudes, notamment en raison des conséquences directes sur le marché immobilier. Les différences de prix entre des biens classés C ou D et des « passoires thermiques » classées F ou G peuvent entraîner des baisses à deux chiffres. Parallèlement, les banques accordent des avantages financiers pour l’achat de logements économes en énergie, à condition que les acheteurs s’engagent à entreprendre des travaux de rénovation.

Cependant, l’augmentation des ventes de « passoires énergétiques » s’accompagne d’une baisse des prix, offrant des opportunités de négociation significatives pour les acheteurs. La récente réforme du DPE, qui se base sur le profil du logement, prend en compte sa structure, le type de chauffage, la qualité de l’isolation, la surface et l’étage. Mais des critères comme le dernier étage, la configuration de l’appartement, le système de chauffage et l’état des fenêtres impactent négativement le DPE.

Un autre coup de poing pour le marché de la location

Cette baisse des prix des « passoires énergétiques » devient une aubaine pour certains ménages, mais elle pose également des défis au marché de la location.

Avec l’entrée en vigueur, dans un peu plus d’un an, de l’interdiction de louer les logements classés G au DPE, la pression monte sur les propriétaires et les investisseurs. Cette mesure concerne plus de 670 000 biens, actuellement, en location en France, selon Patrice Vergriete, ministre du Logement.

Malgré des appels de Bruno Le Maire à un report du calendrier, le gouvernement maintient sa décision. Cependant, des discussions sur d’éventuelles « dérogations » semblent être en cours, suggérant une complexité croissante dans la mise en œuvre de ces réformes.

La conséquence directe de cette interdiction de location est une diminution de l’offre de logements à la location. Cette contraction de l’offre, combinée à une demande constante, pourrait potentiellement entraîner une augmentation significative des loyers. L’impact de ces changements sur le marché immobilier français reste un point d’interrogation, avec des implications potentielles sur le pouvoir d’achat des locataires et sur la dynamique générale du marché locatif.


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