Le compteur connecté de Enedis vient de valider un test, quel changement pour les français qui l’ont dans leur logement ?
Vers une limitation généralisée de la puissance des compteurs ?
L’expérience menée par Enedis dans le Puy-de-Dôme, limitant la puissance électrique chez les foyers équipés de compteurs Linky, affiche des résultats prometteurs.
Cette approche novatrice vise à prévenir les pénuries d’électricité en réduisant la consommation de 20% pendant les périodes de pointe.
Initiée après les difficultés rencontrées lors de l’hiver 2022-2023, où la production électrique a été mise à mal par des opérations de maintenance et des conditions météorologiques rigoureuses, cette démarche pourrait représenter une nouvelle stratégie de gestion de l’énergie.
Les précédentes news à propos de Linky et Pinky
L’hiver arrive, avec lui, les inquiétudes liées à une possible pénurie d’électricité. Alors que le gouvernement cherche à éviter le spectre d’un blackout, un projet de décret laisse entrevoir une mesure inédite qui pourrait affecter la vie de 200 000 Français.
Un dispositif qui consiste à réduire la puissance électrique fournie à des ménages équipés du controversé compteur Linky, sans possibilité de recours ni d’indemnisation. L’objectif est de tester sa faisabilité technique en cas de diminution de la disponibilité de l’électricité, afin de réduire ou éviter le délestage. Alors que certains y voient une réponse nécessaire à un problème imminent, d’autres qualifient cette méthode de « soviétique. »
Enedis peut désormais agir sur le compteur Linky
Un récent arrêté en vigueur depuis le 4 novembre autorise Enedis à couper temporairement à distance les chauffe-eau de 4 à 5 millions de ménages français. Cette mesure s’adresse aux foyers équipés du compteur Linky ayant un abonnement aux « heures creuses » entre 11h et 15h30, en cas de tension sur le réseau électrique.
Cette mesure, valable jusqu’au 1er avril 2024, a pour visée de prévenir les surcharges du réseau électrique ayant provoqué des difficultés d’approvisionnement en électricité pour de nombreux Français l’hiver dernier. La coupure peut durer jusqu’à 2 heures et sera précédée d’un avertissement plusieurs jours à l’avance.
Pinky le nouveau compteur Enedis collaborateur de Linky
Le gestionnaire du réseau électrique en France, Enedis, a récemment dévoilé son dernier bijou technologique. Le compteur Pinky, sans doute un successeur flamboyant du célèbre Linky, vient de faire son entrée dans le monde de l’énergie. Conçu avec une teinte rose distinctive, ce nouveau compteur Pinky vise à faciliter la transition écologique, ciblant principalement les immeubles et les collectivités.
Toutes les 10 minutes, ce compteur rose se charge de collecter et transmettre des données en temps réel. On peut alors se demander si les logements qui avaient refusé Linky auront Pinky. La réponse semble positive.
Un ballet de chiffres qui permet aux gestionnaires d’immeubles et aux collectivités d’affiner leur efficacité énergétique. Le compteur pourrait également faciliter le déploiement des bornes de recharge en suivant les échanges sur le réseau.
Doté de la technologie Courant Porteur en Ligne ou CPL, Pinky fait le show sans avoir besoin de la 4G, une aubaine pour ceux qui frémissent à l’idée d’une exposition aux ondes radioélectriques. Après avoir subi de nombreux tests, Pinky est actuellement opérationnel dans plusieurs villes françaises, à savoir Montpellier, Lyon, Bordeaux, Nice et Paris. 5 000 unités de Pinky seront déployées en 2024. En fonction des résultats positifs de cette phase de test, Enedis envisagera un déploiement à l’échelle nationale.
Hiver rime pénurie d’électricité et Linky va aider à réguler
L’hiver en France apporte traditionnellement des pics de consommation d’électricité, mettant parfois à rude épreuve le réseau électrique. La crainte d’une pénurie d’électricité, qui pourrait entraîner des coupures tournantes, a poussé le gouvernement à explorer des alternatives pour maintenir l’alimentation électrique.
Si cette mesure était mise en œuvre, environ 200 000 ménages équipés du compteur Linky pourraient voir leur puissance électrique réduite de manière unilatérale, sans possibilité de recours.
L’idée est de leur imposer une limitation forcée de la consommation pendant une période allant jusqu’au 31 mars 2024. Ces ménages devraient alors se contenter d’un « seuil de puissance minimal permettant de faire fonctionner les équipements courants peu énergivores » pendant une durée maximale de 4 heures. Cette mesure pourrait être mise en œuvre pendant un jour ouvré, entre 6h30 et 13h30, ainsi qu’entre 17h30 et 20h30.
La volonté derrière cette mesure est de déterminer si, en réduisant la demande d’électricité de manière contrainte, il est possible de prévenir les coupures d’électricité localisées, un scénario redouté. L’objectif est de soulager le réseau électrique et d’éviter le délestage, une stratégie de dernier recours qui consiste en des coupures planifiées d’électricité dans certaines zones pour éviter un blackout généralisé.
Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité. Des critiques pointent du doigt le manque de concertation avec les représentants des consommateurs et les fournisseurs, soulignant que certaines configurations, comme le chauffage électrique avec une pompe à chaleur, pourraient s’avérer problématiques. Malgré les incitations à souscrire des offres « à pointe mobile » visant à réduire la consommation pendant les pics, le gouvernement semble envisager cette mesure comme un dernier recours en cas de crise.
Utiliser Linky pour éviter le blackout ?
Si cette mesure est adoptée, les ménages concernés seront informés par voie postale avant que la réduction de puissance ne soit appliquée. De plus, les clients résidentiels identifiés comme étant à haut risque vital ne seront pas soumis à cette limitation de soutirage. Enedis, le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité, sera chargé de les informer et de garantir un approvisionnement électrique suffisant pour ces ménages.
Cette proposition a suscité des réactions mitigées. D’un côté, le gouvernement insiste sur le caractère exceptionnel de cette mesure, qu’il n’envisagerait qu’en dernier recours, uniquement si tous les autres moyens de prévenir une coupure d’électricité généralisée étaient insuffisants. L’objectif est de renforcer la capacité du réseau électrique à gérer des situations de crise tout en évitant de plonger dans l’obscurité.
D’un autre côté, les critiques ne manquent pas, notamment en ce qui concerne le manque de concertation dans l’élaboration de cette proposition. Certains estiment que des alternatives, telles que les offres d’électricité à pointe mobile, auraient dû être renforcées pour éviter d’en arriver à cette mesure drastique. Le débat se poursuit au sein de la société française sur la manière de garantir un approvisionnement électrique stable et fiable, en particulier lors des périodes de forte demande.
Alors que l’hiver approche, l’avenir de cette mesure reste incertain. Une réunion de concertation est prévue pour discuter de sa mise en œuvre, et le texte sera proposé lors d’un Conseil supérieur de l’énergie à la fin du mois d’octobre. Quelle que soit l’issue, cette proposition révèle les défis persistants auxquels est confronté le réseau électrique français et la nécessité constante d’explorer des solutions pour éviter les pénuries d’électricité.