Il n’y a pas que la population qui broie du noir à cause de l’inflation. Les maîtres ne parviennent plus à s’occuper correctement de leurs animaux de compagnie. Beaucoup de chiens et de chats se font abandonner, c’est la deuxième alerté lancée par la SPA. Au premier trimestre 2023, le taux d’abandon a grimpé de 15% et la situation ne risque pas d’évoluer tant que les maîtres n’auront pas de quoi assurer les croquettes de leurs boules de poils.
Budget Animaux : l’inflation frappe fort
Après le manque d’eau et la crise de logement, nous voici face à la crise des animaux domestiques protégés tant bien que mal par la SPA.
Animaux : un taux d’abandon en hausse
Il est malheureux d’entendre parler d’abandons d’animaux en raison de difficultés financières.
Surchargés, les refuges pour animaux font face à une situation difficile et ont besoin de ressources financières ainsi que de bénévoles pour prendre soin des animaux. Une première alerté avait été lancée en novembre 2022, et les choses s’empirent pour nos amis les bêtes.
En effet, tous les prix ont grimpé ces derniers temps et ceux des produits pour chiens et chats ne sont pas épargnés. « On a des sacs qui sont passés de 70 euros à pas loin de 100 euros. Les gens, par nécessité, baissent en gamme, vont vers des milieux de gamme voire des produits premiers prix, car le portefeuille n’est pas à rallonge pour tout le monde », explique Jennifer Stahl, directrice d’une animalerie indépendante à Hérault.
Moins nourrir son chien ou chat ou l’abandonner ?
Nourrir son animal de compagnie c’est bien, mais il faudra se nourrir d’abord.
La population française est dans un dilemme inéluctable : abandonner pour toujours son meilleur ami ou le regarder perdre du poids jour après jour. « Les gens ne peuvent plus boucler les fins de mois : les croquettes augmentent, le vétérinaire augmente, tout augmente. Ils ne peuvent plus assumer et la famille se dit, malheureusement, que la première chose à abandonner, c’est l’animal », explique Annie Benezech, directrice de la SPA de Villeneuve-les-Maguelone. Cependant, prendre soin d’un animal de compagnie est une responsabilité à long terme et l’abandonner bêtement dans la rue est un acte formellement interdit par la loi. Les maîtres décident ainsi de prendre rendez-vous à la SPA pour se libérer de leur ami à quatre pattes.
Nourriture pour animaux, soins vétérinaires, produits d’hygiène… c’est trop cher !
Les Français n’ont plus le pouvoir d’achat pour assumer un animal. Ce n’est pas encore le cas de tout le monde, mais cela touche de plus en plus de ménages qui se retrouvent à devoir soit réduire drastiquement le budget, soit abandonner leur meilleur ami.
La SPA en saturation et des animaux abandonnés
Alors que le taux de remplissage maximal n’est atteint qu’en juillet, l’année 2023 a établi sa propre règle.
La situation devient de plus en plus préoccupante, les 400 box de la SPA de Villeneuve-les-Maguelone sont déjà tous déjà occupés en plein milieu du mois de mai. Cela s’explique par l’augmentation de manière significative du nombre d’abandons enregistré cette année. Ce qui est tout de même logique ; avec tous les prix qui s’envolent, le premier réflexe c’est de se libérer de ceux qui alourdissent les dépenses. La situation n’ayant pas de répercussions (en tout cas jusque-là), ce taux d’abandons risque encore d’augmenter dans les mois qui suivent, et ce, même si la SPA s’étouffe déjà.
Et encore, nous ne parlons que de la SPA. Mais que penser de nos petits animaux attachés aux enfants, aux maîtres, à leur logement … Ils se retrouvent seuls et souvent dans de mauvaises conditions.
40% des maîtres pris à la gorge
« 6400 animaux sont aujourd’hui présents alors que notre capacité nominale est de 7500.
Nos refuges sont quasiment à saturation avant le début de la période estivale », déplore Jacques-Charles Fombonne. Les abandons se bousculent, à l’inverse des demandes d’adoption. C’est pour cette raison que la SPA a décidé d’organiser des journées portes ouvertes. D’après une enquête d’opinion, environ 84% des maîtres ont constaté une hausse des prix sur les produits, 76% affirment être inquiets face à cette situation et 40% rencontrent des difficultés à s’occuper correctement de leur meilleur ami. Rien que 35% préfèrent réduire les dépenses liées à leur animal de compagnie tandis que le reste décide de s’en débarrasser.