Très importante pour l’organisme, l’eau doit respecter certains critères de qualité. Malheureusement, il se trouve qu’elle n’est pas aussi potable que l’on croit. De plus, la sécheresse menace la France à cause du manque de pluie durant la saison hivernale. L’or bleu est-elle ainsi en danger ? Focus !
Ce qu’il faut savoir de la pollution de l’eau
Récemment, des recherches ont révélé que l’eau mise à la disposition des foyers en France était polluée par des pesticides.
De l’eau non conforme à la réglementation
D’après un rapport publié, début avril 2023, par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), près d’un tiers de l’eau distribuée sur le sol français ne serait pas conforme aux critères réglementaires de qualité. En effet, ces derniers temps, la découverte de concentrations élevées de chlorothalonil dans l’eau, un peu partout en France, a alarmé les sociétés délégataires et régies du service public.
L’ANSES, dans son rapport, confirme la présence généralisée de ce métabolite, le R471811, non seulement dans les eaux de surface, mais aussi dans les eaux souterraines en France métropolitaine. Il faut savoir que le chlorothalonil est un pesticide interdit en Europe depuis 2019. Mais si ce polluant n’est détecté que maintenant, c’est parce que les laboratoires agréés ne pouvaient le mesurer auparavant.
Le R471811, à lui-seul, a pu contaminer l’eau du robinet étant donné que sa concentration dépasse la limite de 0,1 microgramme par litre prévue par la réglementation. Ce qui est encore pire, c’est que les filières de traitement conventionnelles ne sont pas en mesure de se débarrasser de ce polluant.
À quel point le R471811 est-il dangereux pour la santé ?
En janvier 2022, le chlorothalonil R471811 est classé « pertinent » par l’Anses. Cela signifie que cette molécule est potentiellement dangereuse. En effet, elle est considérée par les autorités sanitaires européennes comme cancérogène probable. Sur les animaux de laboratoire, ce métabolite est également associé à l’apparition de tumeurs rénales.
Certes, aux doses d’exposition mesurées par l’Anses, aucun effet sanitaire du R471811 n’est avéré. Toutefois, sa présence dans l’eau du robinet demeure problématique. En effet, cette molécule est jugée potentiellement néfaste par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, raison pour laquelle il faut la bannir, à tout prix, pour avoir une eau réellement potable.
Les pesticides sont loin d’être les seules menaces sur l’eau et notre équilibre vital.
Qu’est-ce qui pollue l’eau du robinet ?
Selon un rapport de WWF, de nombreux éléments peuvent polluer l’eau du robinet. En effet, dans un verre d’eau, il est possible de trouver de nombreux métaux lourds sous différentes formes :
- De l’aluminium (c’est, par exemple, le cas dans 54% des villes en France) ;
- Du bromoforme, un composé chimique utilisé comme retardateur de flamme ;
- Du plomb (notamment pour les canalisations qui datent d’avant 1950) ;
- Du bisphénol A ;
- De l’atrazine, un pesticide dont l’utilisation est interdite depuis 2003 ;
- Du chloroforme et du dibromocholorométhane, généralement utilisés pour la désinfection de l’eau ;
- Du fluoranthène, …
Le chlore pour traiter et assainir ce liquide est aussi un danger. Il attaque notre flore intestinale, vaginale, … notre corps a besoin de bactéries pour lutter contre les attaques externes. Et cet agent chimique tue les germes présents dans l’eau mais aussi dans notre corps. Un mal pour un bien qui au final nous fait mal.
- Des résidus de médicaments : traitement chimique, antalgiques, pilule avec oestrogènes et autres hormones, antibiotiques, anxiolytques … traces de vaccin covid et autres.
Sans omettre le fait que tous les polluants ne sont pas recherchés. Donc leur liste est sans fin.
Les pesticides se trouvant principalement dans l’eau des nappes phréatiques et des rivières peuvent également polluer l’eau. Il en va de même pour les organophosphorés comme le glyphosate et les organochlorés (DDT). Sans oublier le chloridazone issu des désherbants, le métolachlore ou encore le tébuconazole, un fongicide utilisé pour les plantes.
Les engrais agricoles peuvent également altérer la qualité de l’eau. Tout simplement parce que ces produits contiennent des nitrates. D’ailleurs, le WWF a fait un test révélant que ce dernier est présent dans 90% des eaux de villes.
Conseil santé : que faire pour boire de la bonne eau ?
Pour éviter de consommer une trop grande quantité de produits nocifs, il est recommandé de varier son eau pour arriver à un équilibre.
En boire du robinet, en bouteille et aussi avoir une solution de filtre pour dépolluer l’eau du robinet. On se retrouve alors dans une situation où l’on ne s’expose pas trop au même polluant. Au final, la réponse revient plutôt à dire comment ne pas trop s’intoxiquer ?
La France confrontée à une sécheresse en 2023 ?
Outre les divers produits et composés chimiques qui la polluent, l’eau risque aussi de manquer en 2023.
Quelles en sont les causes et les conséquences ?
Entre janvier et février, il y a eu un important déficit de pluie en France. Par conséquent, les sols sont arides et 60% des nappes phréatiques sont à leur plus bas niveau à l’heure qu’il est. Face à tout cela, une sécheresse certaine est attendue cet été dans l’Hexagone.
Pour rappel, en 2022, ce sont 700 communes qui ont été victimes de manque d’eau potable. C’est pour cette raison que le gouvernement préconise un rationnement pour éviter que ce chiffre grimpe à 1 500, voire 2 000. En effet, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, invite à une mobilisation générale afin d’anticiper une éventuelle crise durant la prochaine période estivale.
Dans le Var, en Isère, dans l’Ain, en Savoie, dans les Bouches-du-Rhône et dans les Pyrénées-Orientales, des arrêtés sécheresse ont déjà été pris en hiver. Dans ce dernier département, les mesures ont même été appliquées dès juin 2022. Des habitudes qui semblaient, auparavant, anodines comme laver les voitures, arroser les stades et pelouses ou encore remplir les piscines sont désormais bannies.
Ce sujet a bien occupé les médias ces dernières semaines avec les bassines de Sainte Soline notamment. Face à la sècheresse, les citoyens ont peur de voir privatisés les sources d’alimentation en eau…