Cela n’a rien d’un phénomène nouveau, l’argent liquide se raréfie aussi bien sur le système bancaire en France qu’à l’autre bout du monde et c’est même pire dans le quotidien des Australiens. Cela s’explique en partie par le fait que l’Australie dispose d’un système solide et fiable, ce qui rend les paiements électroniques plus pratiques et plus sûrs que les paiements en espèces. En outre, les entreprises en Australie sont de plus en plus enclines à accepter les paiements électroniques, car cela leur permet de réduire leurs coûts et de gérer plus facilement leurs finances. Une situation qui ne risque sûrement pas de changer dans les années à venir.
Australie : Les échanges ne connaissent plus le cash
En Australie, le cash est de moins en moins prisé et non sans raison.
La banque ANZ supprime l’argent liquide petit à petit
ANZ est une banque qui dispose de 8,5 Millions de clients en Australie, Nouvelle Zélande et bien d’autres marchés.
Très développée, la technologie a pu s’immiscer dans divers domaines et celui de la banque en fait partie. En effet, bien des établissements bancaires ont commencé à adopter des méthodes de paiement numériques et électroniques grâce à l’évolution de la technologie. Également en raison de la demande des clients, un tout nouveau système est actuellement en vogue : en plus de celui des cartes de crédit, il y a les applications de paiement en ligne, les paiements avec les smartphones…
Qui plus est, « Australia and New Zeeland Banking Group », une des plus grandes banques d’Australie et un membre célèbre des « Big Four » a suivi le même exemple. L’établissement vient d’annoncer que les retraits d’espèces dans certaines de ses agences ne sont désormais plus autorisés. Un porte-parole expliquait que cette décision est prise en raison de la baisse considérable de la fréquentation des infrastructures ANZ sur ces 4 dernières années.
Seulement 13% des transactions en billets et pièces de monnaie en Australie
Beaucoup ont pointé le Covid du doigt. « La pandémie de coronavirus pourrait entraîner une baisse drastique de l’utilisation de l’argent liquide en raison du risque de contamination. Le Covid-19 pourrait-il signifier la fin de l’argent liquide aux États-Unis et les États-Unis peuvent-ils vraiment fonctionner sans monnaie physique ? ». Mais ce n’est pas le cas pour l’Australie. Il faut dire que depuis ces 5 dernières années, le nombre d’agences bancaires australiennes n’a fait que chuter. Les distributeurs de billets sont passés d’un maximum de 14 000 en 2017 à 6000 en 2022. Les transactions en espèces sont de plus en plus rares, elles ne représentaient que 13% des opérations en 2022.
Argent liquide : où en sommes-nous en France ?
En comparaison, en France en 2022, près de la moitié des transactions en magasins se font encore en argent liquide, selon une étude de la BCE. La monnaie reste privilégiée pour les achats d’un petit montant. De son côté, la Banque de France confirme que dans les pays de l’OCDE 50% des transactions sont opérées en espèces. Mais ce chiffre date de 2017.
Argent liquide : Il faudra se mettre à carreau en Australie
La disparition du cash n’est pas une bonne nouvelle.
Et si la disparition des espèces arrangeait les MNBC ?
Quoi qu’il en soit, l’invasion des cryptomonnaies n’a fait que rajouter de l’huile sur le feu.
C’est d’ailleurs ce qui titillait l’appétit de nombreux médias spécialisés dans ce domaine qui se sont concentrés sur l’Australie, là où la fin du cash est proche. Le gouvernement australien tente de lancer le plus rapidement possible un CBDC, une monnaie numérique déployée par une banque centrale (MNBC). La Banque Centrale d’Australie, Reserve Bank of Australia, a annoncé officiellement, en mars 2023, le lancement de son projet pilote sur l’eAUD. Ceci annonce l’arrivée du dollar numérique australien. L’autorité monétaire va travailler avec des acteurs privés et on retrouve à ses côtés : Mastercard et ANZ.
Cet effort est expliqué par la peur de se faire devancer par d’autres mondialement connus comme Bitcoin par exemple. ANZ, quant à lui, marche tête baissée en réduisant partiellement le nombre de distributeurs automatiques, et ce, malgré les critiques.
Entre argent liquide et macro-économie
Le marché noir représente à ce jour environ 10% du PIB, mais cela ne parvient pas encore à expliquer la raison du désaccord entre l’Australie et l’argent liquide.
Sur les transactions enregistrées dans tout le pays, seuls 13% représentent les paiements en liquide. À ce chiffre s’ajoutent les 10% du marché noir. Toutefois, la question à se poser est : quel est l’impact de cette situation sur l’économie du pays. Tant bien que mal, l’Australie va devoir adopter une toute nouvelle norme si elle continue sur ce rythme. L’économie souterraine est à ce jour celle qui bloque le plus la discussion.