Le contexte actuel de crise bancaire fait que tous les regards sont actuellement tournés vers les banques centrales. Face à la politique de hausse des taux qu’elles ont menée depuis près d’un an, certains disent qu’elles sont des pompiers pyromanes. Voici un tour d’horizon de ce qui se passe dans le monde.
Aux États-Unis : La FED (Federal Réserve System) augmente ses taux de 0,25%
Les États-Unis, d’où tout est officiellement parti avec les difficultés rencontrées par Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate Bank, s’inquiètent des turbulences que la crise bancaire peut causer :
- Des effets directs sur l’activité économique, l’emploi et l’inflation sont à craindre selon la Banque centrale américaine,
- L’ampleur de ces turbulences est encore incertaine,
- Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale affirme que le système bancaire reste solide et que l’argent des épargnants est en sécurité,
- La supervision et la régulation des banques seront renforcées.
- La FED décide d’augmenter ses taux de 25 points de base, soit 0,25%.
En Europe : La BCE (Banque Centrale Européenne) augmente également ses taux de 0,5 points
Depuis la faillite des trois banques américaines, la BCE a été la première à prendre une décision monétaire :
- Malgré la crise secouant le secteur bancaire, Christine Lagarde annonce une hausse des taux de 0,5 points pour combattre l’inflation,
- Désormais, les taux d’intérêt de la banque centrale se situent entre 3 et 3,75%,
- La BCE assure qu’en zone euro, le secteur bancaire est résilient. Les positions de capital et les liquidités sont solides,
- Toutefois, pour rester prudent, aucun relèvement des taux n’est à prévoir dans les mois à venir.
En Angleterre : La BoE (Bank of England) augmente aussi de 25 points
Le gouverneur de la Bank of England (BoE), Andrew Bailey, annonce également un relèvement des taux de 25 points pour atteindre 4,25%. . Mais la banque centrale est sous pression face à la réaccélération de l’inflation. En février, l’augmentation des prix a atteint les 10,4% sur un an. Pourtant, le cycle de durcissement monétaire était censé toucher à sa fin.
Rappelons que HSBC a racheté la branche SVB UK. Et que pour la petite histoire son siège a pris feu emportant avec lui ses archives …
En Suisse : La Banque Nationale Suisse (BNS) hausse ses taux de 50 points
Suite à la faillite de Crédit Suisse qui risque d’être racheté en urgence par UBS, la Banque nationale suisse (BNS) privilégie pour le moment la lutte contre l’inflation plutôt que les inquiétudes relatives à la crise bancaire :
- Le taux directeur de la BNS est en hausse pour la quatrième fois consécutive. Le président de la banque centrale, Thomas Jordan, vient de le porter à 1,5%, soit une hausse de 50 points de base,
- Beaucoup de bruits autour des décisions prises par cet organe : La Finma a pris la décision d’effacer certaines dettes de la banque Crédit Suisse d’une valeur de 16 milliards de francs suisses. Ce qui n’est pas au goût de tous. De même que le rachat de Crédit Suisse par UBS qui serait en situation délicate également.
En Norvège : La Norges Bank (NB) fait de même avec 0,25 points
Face à la dépréciation de la couronne norvégienne de ces derniers mois, la Banque de Norvège vient de relever son taux directeur :
- En février, l’inflation à 6,3% est nettement au-dessus de l’objectif,
- Le taux a été augmenté de 0,25 point à 3% dans le but de lutter contre la hausse des prix, explique son gouverneur Ida Wolden Bache.
- De nouvelles hausses des taux sont prévues en mai.
Quoi qu’il en soit, hausse des taux ou pas, le choix est cornélien pour les banques centrales.