Malgré une année 2022 marquée par un contexte économique difficile, les résultats sont excellents pour les grandes banques françaises. L’année 2023 s’annonce pourtant plus difficile. Explications.
Banques Françaises : De bons résultats financiers en 2022
Si 2021 a été une année record, les résultats financiers de l’année 2022 récemment publiés par les principales banques françaises démontrent qu’elles restent solides.
Les banques font aussi bien qu’en 2021
À l’exception du Crédit Mutuel Arkéa et de la Banque Postale, tous les grands établissements bancaires français ont déjà publié leurs résultats 2022. Au moins, ils ont tous fait aussi bien que l’année précédente. Ils ont même fait mieux que leurs concurrents européens et américains. Au total, leurs bénéfices s’élèvent à 28 milliards d’euros.
Dans les résultats financiers, trois banques sortent du lot et pèsent pour beaucoup :
- Crédit Agricole SA reste à un niveau historiquement élevé malgré un résultat net qui chute de 7% du fait de l’augmentation des provisions pour les éventuels impayés. Ses bénéfices dépassent la barre des 5 milliards d’euros. Ses dirigeants parlent même d’un record.
- 2022 a été une année atypique pour Société Générale. Malgré sa sortie précipitée du marché russe, la banque enregistre un record. Ses revenus progressent de près de 9% et s’élèvent à 28 milliards d’euros.
- Une première également pour BNP Paribas dont les bénéfices vont au-delà des 10 milliards d’euros. Ses résultats nets sont en hausse de 7,5%. Ce contexte pousse le groupe à accélérer le plan de marche qu’il s’était fixé à l’horizon 2025 et à réviser ses objectifs à la hausse.
D’excellents résultats malgré la crise
À l’heure où la crise frappe la terre entière, la question est de savoir comment font les banques françaises pour réaliser de tels résultats. Voici les deux principales explications avancées :
- Les investissements financiers en sont les premières raisons. Le contexte incertain a entrainé la volatilité des marchés financiers. Par conséquent, les investisseurs se sont intéressés aux produits financiers qui couvrent les fluctuations de change et de prix.
- Au cours des trois premiers trimestres de l’année 2022, l’activité de crédit s’est montrée solide.
L’année 2023 s’annonce difficile pour les banques françaises
L’année 2023 s’annonce plus complexe. D’ailleurs, certains établissements à l’instar de BPCE, Société Générale et BNP Paribas ont déjà parlé d’année de transition. Plusieurs facteurs cumulés poussent ces acteurs à la prudence.
Un ralentissement des crédits
Le dernier trimestre de l’année dernière a été marqué par une importante baisse de la production de crédits. De nombreux spécialistes suggèrent que ces difficultés vont toucher tout le secteur tout au long de l’année 2023 :
- Le crédit immobilier est l’activité la plus fortement touchée. Son ralentissement explique les baisses de revenus des banques mutualistes telles que BPCE et Crédit Agricole.
- Le crédit à la consommation tourne aussi au ralenti.
D’une manière générale, le contexte macroéconomique touche principalement les activités de banque de détail. Par conséquent, les établissements bancaires sont aujourd’hui dans le flou.
La hausse des taux d’épargne
Depuis le 1er février 2023, les autorités ont décidé de revoir le taux des livrets réglementés à la hausse :
- Le Livret A passe désormais à 3%,
- Le Livret d’Epargne Populaire voit sont taux revalorisé à 6,1%.
Les banques doivent ainsi répercuter ces augmentations.
Parmi les facteurs qui poussent les banques à être prudentes, il y a également les faillites qui devraient encore se multiplier cette année. Pour prévenir les risques d’impayés, elles augmentent les provisions. Chez BPCE par exemple, la hausse est de 41% pour sa filiale Oney.
