Les gens heureux n’ont rien à dire, en est-il de même pour les entreprises? HSBC est une des banques les plus importantes au monde et pourtant les médias parlent rarement de cet établissement. Nous avons voulu faire le point sur son actualité depuis le début de l’année 2019.
HSBC mise sur la France
Une contexte externe délicat
Tout comme ses concurrentes, HSBC évolue dans un environnement peu confortable. Le cabinet Deloitte l’a très bien résumé dans son dossier : « Banking Trends – 8ème édition : 2019, la fin de l’euphorie? ». 2018 a été témoin d’événements géopolitiques importants (Brexit, tensions commerciales Chine/USA, tensions de la Russie envers le monde, tensions en Europe…) qui ont frêné la croissance économique, la rendant incertaine et ont favorisés la pratique de taux bas. Sans oublier, l’augmentation de la règlementation qui a poussé les banques à investir d’importants moyens financiers et humains pour la mise aux normes.
Des résultats annuels en baisse pour les 5 premiers grands groupes
Les banques peinent à conserver leurs marges car elles n’arrivent pas à se défaire des charges opérationnelles fortes. En France, 2018 est synonyme de recul dans l’annonce des résultats pour les cinq premiers grands groupes. Ils subissent de front une baisse moyenne de 7%. HSBC a réuni son conseil d’administration mi-février pour annoncer les comptes annuels 2018 et la tendance est aussi à la baisse. Elle est passée d’un résultat avant impôt consolidé de 219 millions d’euros en 2017 à seulement 45 millions d’euros en 2018.
Une explosion de la cybercriminalité
En 2018, les hackers s’en sont donnés à coeur joie. Une étude ThreatMetrix révèle qu’en 2017, il y a eu plus de 700 millions de cyber-attaques dans le monde. 92% des sociétés françaises auraient été touchées. Nous n’avons pas trouvé les chiffres sur 2018, mais la tendance est à la hausse. Entre les attaques, les logiciels malveillants et les fuites de données (comme les 50 millions de comptes Facebook), les cybercriminels n’ont pas chômés. Derrière ces attaques se trouvent plusieurs objectifs : la collecte de données, le vol d’argent ou simplement parfois la diffusion d’un message. Dans tous les cas, les banques sont concernées. Le G7 prévu à Biarritz cette année devrait permettre l’élaboration de normes pour mettre en place des tests de vulnérabilité. Voici donc encore un secteur où les banques vont devoir investir pour correspondre aux attentes.
Des actions pour remonter la pente
La chance d’HSBC est qu’elle est présente dans le monde entier. Même si la Chine enregistre en 2018 sa croissance la plus faible depuis fort longtemps, son niveau est quand même entre 6 à 6,5%. Ce qui rend ridicule la croissance européenne qui est à 1,8% ou même celle de la France à 1,5%. C’est donc auprès de ces pays que se trouve une partie de la solution. La Chine et Hong Kong représentent près de 40% des revenus de la banque sino-britannique en 2018.
Le regard tourné vers la Chine
HSBC Holding PLC va accroître le nombre de salariés dans ses centres de développement technologiques en Chine. L’augmentation du nombre d’effectif sera de 14% soit 1000 personnes environ.
Ces centres technologiques ne sont pas récents. Ils s’inscrivent dans une stratégie que de nombreuses banques ont mise en place il y a une dizaine d’années. En effet, elles ont ouvert des centres de R&D en Chine et en Inde pour réduire les coûts informatiques. Les équipes sur place veillent à gérer les risques, la fraude et le développement des applications numériques.
Un autre élément avec le HSBC Private Banking et Asset management qui actuellement enregistre une forte perte, devrait à l’avenir devenir rentable, selon Helen Wong, directrice générale de HSBC Greater China.
Une diversification des revenus
Pour favoriser la génération de revenus, HSBC souhaite relancer son activité d’assurance « Incendie, Accidents et Risques Divers », dit les assurances IARD. Ce type de contrat est différent des assurances à la personne ou des assurances vie. Il couvre les dommages et la protection des biens en cas de sinistre. Aviva serait le partenaire potentiel sur qui HSBC souhaite s’appuyer.
John Flint, actuel directeur général de HSBC, a promis le retour à la croissance et la maîtrise des coûts, lors de la présentation des résultats en février dernier.
La France un point stratégique avec le Brexit
Face au Brexit, la France devient un point stratégique. Les équipes vont augmenter de plus d’un millier de personnes. Se sont principalement des traders et des équipes commerciales qui vont être transférés de Londres à Paris. Par la suite, de potentiels recrutements sont à prévoir. Fin avril, deux nominations ont été annoncées dans l’équipe France. Chris Davies, CEO International et Group General Manager, est nommé Directeur général délégué d’HSBC France. Xavier Boisseau est nommé Directeur de la Banque de Financement d’Investissement et de Marchés d’HSBC France. Ils seront membres du comité exécutif d’HSBC France et reporteront à Jean Beunardeau, Directeur Général d’HSBC France.
De nouveaux services accessibles pour les clients
Tout comme ses concurrents, HSBC se dotent de solutions de paiement mobile. Apple Pay est disponible depuis février 2019. Les autres solutions devraient suivre.
Dans certains pays et avec l’application mobile l’utilisation du boîtier Security Key se fait plus flexible. La branche française compte aujourd’hui 290 agences sur le territoire et près de 10000 collaborateurs.
Sources :
– Rapport Deloitte : « Banking Trends – 8ème édition : 2019, la fin de l’euphorie? »,
– Communiqués de presse HSBC,
– Un article de news24 sur HSBC et ses actions en Chine.