Tour d’horizon des dernières actualités concernant les cryptos et l’euro numérique !
La Société Générale confirme son intérêt marqué pour les cryptos, et Amazon s’immisce dans les plans de création d’un e-Euro de la BCE !
Crypto : Société Générale renforce sa présence et ses compétences
Troisième banque française, au coude à coude avec la BPCE, la Société Générale véhicule une image de banque assez traditionnelle, pas toujours impliquée dans les nouvelles technologies. La réalité est très différente de cette image !
En effet, pour prendre un exemple, sa filiale Boursorama Banque est devenue le leader incontesté des banques en ligne françaises .
Mais c’est surtout dans les nouveaux actifs financiers que la Société Générale se détache du peloton.
Consciente que de plus en plus d’investisseurs souhaitent pouvoir investir dans les crypto-actifs financiers, sa filiale SGSS (Société Générale Securities Services) a annoncé un service dédié aux fonds de gestion qui souhaitent investir dans les cryptos.
Ce n’est pas tout, la Société Générale a également créé une filiale, SG Forge, qui travaille sur la blockchain et a lancé, en 2021, des security token sur le réseau Tezos.
Il est également possible que la banque soit impliquée dans la création de l’euro numérique à terme, sujet brûlant actuellement, comme nous allons le voir…
La BCE décide de travailler avec Amazon pour son projet d’euro numérique !
A quoi ressemblera l’euro numérique ? C’est peut-être à Amazon qu’il faudra poser la question ! En effet, la société américaine – leader mondial de l’e-commerce – est pressentie pour créer l’interface utilisateurs de la future monnaie de banque centrale européenne.
La BCE assure que le futur euro numérique sera bien une devise de transaction et non de spéculation, dont elle sera garante de la stabilité du cours.
Comment la BCE a-t-elle choisi Amazon pour cette mission ?
Un appel d’offres a été lancé, auquel 54 entreprises ont postulé. 5 sociétés, dont Amazon, ont été retenues.
Le rôle du géant de l’e-commerce, fondé par le milliardaire Jeff Bezos, sera de tester l’efficacité des paiements avec ce nouvel euro numérique, dans le cas des transactions en e-commerce.
Il ne fait pas de doute qu’Amazon dispose des compétences et des ressources nécessaires pour mener à bien cette mission.
Toutefois, c’est également la seule entreprise retenue par la BCE qui n’est pas européenne.
Allons plus loin : non seulement elle n’est pas européenne, mais elle fait partie des GAFAM, ce quintuor d’entreprises incontournables dans le numérique mondial (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), et qui font l’objet de sanctions et de procès pour abus de position dominante (et autres joyeusetés juridiques), année après année.
Un manque de cohérence criant entre la volonté, très légitime, de légiférer contre les GAFAM d’une part, tandis qu’on les alimente de projets d’autre part, mettant à mal la souveraineté européenne.
Quels sont les enjeux stratégiques derrière ce choix étonnant ?
Les autres entreprises sélectionnées par la BCE feront moins débat : CaixaBank, Worldline, EPI et Nexi. Tous des acteurs européens.
On peut toutefois même légitimement questionner la décision de travailler avec des acteurs privés, pour la création d’une devise numérique, tant les enjeux de protection des données personnelles, de fiabilité technologique et de pérennité dans le temps des acteurs sont cruciaux.
Mais Amazon n’est pas seulement un acteur privé, c’est également un acteur américain et à vocation purement lucrative. L’entreprise est même connue pour ses pratiques commerciales et stratégiques pour le moins agressives. On ne devient pas l’homme le plus riche de l’histoire de l’humanité sans faire de victimes…
Ce qu’on peut également déplorer, c’est que ce choix du géant de l’e-commerce alimentera certainement les complotistes de tous bords, et renforcera leur conviction que les institutions chargées de l’intérêt collectif (dont l’Union Européenne et la BCE font partie) ont vendu leurs âmes au diable amazonien !