Apparus au début de l’épidémie du Covid, les PGE font partie intégrante de la stratégie du “Quoi qu’il en coûte” mise en place par le gouvernement.
Retour sur ce dispositif et focus sur les perspectives à venir sur les remboursements de ces crédits accordés aux entreprises françaises. Avec une question sous-jacente : a-t-on permis à de nombreuses entreprises de survivre ou les a-t-on transformées en zombies via ce dispositif ? La réponse est : probablement pas, pour l’instant en tout cas !
Les PGE : un outil au service du “Quoi qu’il en coûte”
Focus sur le contexte d’apparition du PGE et ses chiffres-clés.
Retour sur les aides mises en place lors du Covid
230 milliards d’euros d’aides distribuées, c’est le montant impressionnant mis en mouvement pour permettre aux entreprises françaises de faire face à la baisse d’activité engendrée par les mesures de confinements sanitaires.
Parmi ces aides, on trouve le chômage partiel, les subventions directes (avec le fonds de solidarité) et, bien sûr, les PGE.
Ces “Prêts Garantis par l’Etat” ont beaucoup contribué à faire de l’année 2021 l’année du rattrapage économique de la France, après une chute historique du PIB en 2020.
Le PIB français a en effet progressé de 7% entre 2020 et 2021, et au printemps 2021, l’activité retrouvait déjà son niveau d’avant-crise Covid.
Cependant, malgré cette embellie économique, certains secteurs d’activité ont été plus touchés que d’autres. Citons, par exemple, l’événementiel et bien entendu l’hôtellerie et la restauration. Dans ces 2 derniers secteurs, 200 000 emplois ont été perdus.
Les PGE destinés à faire face à la chute du CA
Pour rappel, le dispositif des PGE a été imaginé spécifiquement dans le cadre du plan de relance lié au Covid. L’objectif : offrir aux entreprises subissant des contraintes liées aux confinements la possibilité d’emprunter jusqu’à l’équivalent de 3 mois de leur chiffre d’affaires.
Le crédit était d’une durée d’un an, mais était transformable en crédit sur 6 ans, et des frais d’un montant maximum de 2,5%.
Les banques françaises ont par ailleurs fait un geste envers les entreprises, avec le report d’un an du début du remboursement des prêts.
Les chiffres-clés concernant les PGE
Voici les principales statistiques concernant les PGE :
- 700 000 entreprises françaises y ont fait appel,
- Pour un montant total de 148 milliards d’euros de prêts,
- 90% des prêts ont été accordés à des TPE de moins de 10 salariés,
- 16% environ de ces emprunteurs ont remboursé leur prêt dès la fin de la première année.
- 50% n’avaient pas encore commencé à rembourser leur prêt au printemps 2022.
Les perspectives de remboursement des PGE sont incertaines
Selon la Banque de France, le taux de défaut sur les PGE pourrait se limiter à 3%.
La situation est donc – pour l’instant – globalement bonne. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les entreprises !
L’hôtellerie-restauration et le tourisme souffrent
Certaines entreprises ont de grosses difficultés à rembourser leur PGE.
Pierre et Vacances, pour prendre un exemple emblématique, fait face à de grosses difficultés financières et a été contrainte de transformer son PGE en capital, pour un montant de 200 millions d’euros. Les banques créancières sont donc entrées au capital du groupe.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration est en effet très impacté : 25% de ses entreprises ayant pris un PGE affirment ne pas pouvoir commencer à le rembourser.
Un contexte économique défavorable
Il est aussi possible de restructurer son PGE, mais cela ne suffira peut-être pas à faire face au nouveau contexte.
En effet, au moment où les entreprises doivent commencer à rembourser leur PGE, nous cumulons de nombreuses difficultés. La crise en Ukraine, les tensions sur les marchés mondiaux des matières premières, l’inflation causée par la crise énergétique… Beaucoup de signaux sont au rouge vif !
Et étant donné qu’il s’agit d’un prêt bancaire, les banques devront appliquer les règles habituelles, ce qui pourrait mener à la faillite de nombreuses entreprises.
Le sujet est à suivre de près, car il pourrait causer un emballement du ralentissement économique dans notre pays.